1) et 2) Des grands chemins dont on ne voit pas la fin! Il suffit de mettre un pied devant l'autre et d'admirer la nature en se perdant dans ses pensées ou en récitant de vieux poèmes appris dans sa jeunesse...
Il existe un grand nombre de Chemins qui mènent à Saint-Jacques de Compostelle ( Santiago de Compostela ) venant des quatre coins de l'Europe...
Ces grands Chemins partent de toutes les extrémités de l'Europe, pour rejoindre tous l'extrémité Nord-Ouest de l'Espagne à Santiago de Compostela ( Saint-Jacques de Compostelle ) et Cabo de Fisterra, là où se terminait réellement la fin du Pèlerinage de Compostelle au Moyen âge, qui comme en Bretagne en France, s'appelle le Cap Finistère, là où s'arrête la terre, à 90 km de Santiago, pour à la fois brûler leurs vêtements usés et pour se purifier dans l'Océan Atlantique...et ramener les fameuses coquilles Saint-Jacques.
Tous ces grands Chemins de l'Europe partaient de l'Ouest, du Nord, de l'Est et du Sud pour rejoindre Santiago dans un incroyable Pèlerinage de milliers de kilomètres à pied, de plusieurs semaines, voire plusieurs Mois pour certains... Les pèlerins partaient de Brindisi, Naples ou Rome en Italie, pour traverser la France via la ville d'Arles... d'Athènes en Grèce, de Sofia en Bulgarie, de Bucarest en Hongrie via Vienne en Autriche... de Munich en Allemagne ou Berne en Suisse via Lyon et soit Arles ou Le Puy-en-Velay... de Cracovie en Pologne via Prague, Stuggart, Cluny et Le Puy-en-Velay... de Gdansk sur la Mer Baltique!! via Berlin,Le Luxembourg et Vézelay...d'Arthus au Danemark!! via Hambourg , Brême, Aix-la-Chapelle, Liège, Paris et Tours... d'Haarlem-- Amsterdam! au Pays-Bas, via Bruxelles et Paris... de Bruges en Belgique via Paris... du Mont Saint-Michel pour les anglais, via Poitiers, Bordeaux, Bayonne... de Grenade ou de Séville et Cadix en Espagne, via Cordoue ou Salamanque et Zamora... de Barcelone-Monserrat ou de l'Èbre via Saragosse et Logroño... de Valencia via Tolède, Avila, Zamora, Ourense... d'Irun via San Sebastien-Donostia Bilbao, Santander et Oviedo...tous ces Chemins en Espagne et enfin de Lisbonne via Porto au Portugal...
Tous les pèlerins du Nord, de l'Est et de l'Ouest de l'Europe entraient en Espagne soit par Saint-Jean-Pied-de-Port et le Col de Roncevaux, pour rejoindre le Chemin des français ( Camino francés ), soit par Oloron-Sainte-Marie et le Col du Somport pour rejoindre le Chemin Aragonais ( Camino Aragones ), jusqu'à Puente-la-Reina où il retrouvait le Chemin des français et enfin par Bayonne et Irun en empruntant le Chemin du nord ( Camino del Norte ), au bord de l'Océan Atlantique et vers Gijon, le Chemin primitif...
Au Moyen-âge, les grandes voies jacquaires n'étaient pas encore bien définies, les GR n'existaient pas en ce temps-là...les premiers pèlerins quittaient leurs villes ou leurs villages en partant un peu à l'aventure, en s'aidant du soleil et peut-être aussi des étoiles, d'où vient l'expression : Le Chemin des étoiles..., en prenant une direction déterminée en fonction de leurs Pays d'origine, devaient souvent tourner en rond, c'était certainement la galère parfois, prenant les rares routes et surtout les chemins qu'ils trouvaient, souvent à travers champs, prairies et forêts, avec bien souvent le problème du passage des grands cours d'eau et de certains Cols du Jura, des Alpes, Massif-Central et des Pyrénées...c'était vraiment une sacrée Aventure à cette époque-là, je pense! Par contre, contrairement aux pèlerins contemporains, ils s'arrêtaient régulièrement en fonction des époques dans des fermes pour les récoltes et divers travaux saisonniers, et dans des Cités ou autres Sites, pour des constructions diverses: ponts, routes, châteaux, hôpitaux, églises et Cathédrales...afin de pouvoir se nourrir et survivre durant ces longs voyages qui duraient plusieurs Mois, voire des années...
De nos jours, de nombreux pèlerins font leur voyage, en une seule fois, de bout en bout, sans interruptions, des semaines ou des Mois durant, comme ceux qui viennent du fin fond de l'Europe, ce qui est aussi très louable, cela devient de vrais exploits individuels, très souvent resteront anonymes...j'en ai rencontré souvent sur mes divers Chemins, comme pèlerin, ou comme hospitalier dans des Gîtes jacquaires. Ils ont toujours eu pour moi toute mon admiration et mon respect... faut quand-même le faire, et il faut énormément de volonté, une grande force morale et physique pour affronter toutes ces épreuves, ces difficultés et souvent des climats pourris que l'on rencontre le long de ces interminables grands Chemins..... Quelque part, ce sont un peu des aventuriers des temps modernes...
Ami Gilbert d'Ahuy.
Le, les chemins de Compostelle m'ont toujours fait rêver. Pas pour le but affiché, mais pour la marche, le chemin.
Bonne et belle journée !