04 avril 2012

29 - B - Tempête dans le cœur d'une pèlerine...

   Dans une Auberge à Navarette sur le Chemin des français début Juin 2002, j'ai fait une rencontre éphémère d'une soirée seulement, d'une jolie pèlerine d'une trentaine d'années, prénommée Annabelle, elle portait vraiment bien son prénom, une brune aux yeux verts très élancée et une belle chevelure noire...

   Au repas du soir, elle s'est assise près de moi pour manger notre maigre pitance. J'ai tout de suite remarqué comme une grande tristesse au fond de ses beaux yeux verts. Après avoir fait un peu connaissance et après lui avoir dit que je venais des environs de Dijon, cette jeune femme se met à me raconter ses belles vendanges en Bourgogne, vers Vougeot, à l'Automne de l'année précédente.

   Durant ce petit séjour dans les belles collines de Côte d'or, elle y rencontre un beau jeune homme venant du Sud-est de la France, elle de son côté vivait dans la Région parisienne. Elle pensait avoir enfin trouvé l'Amour de sa vie, malheureusement il n'y eu pas de suite à cette courte aventure, le petit coquin étant genre petit bourdon, volant de fleur en fleur... Elle m'avoua aussi qu'elle avait peur de vivre seule toute sa vie dans la solitude...

   J'ai donc parlé longuement, comme l'aurait fait un ami ou un père, pour lui faire comprendre qu'il fallait très vite fermer les portes derrière soi, suite aux échecs dans sa vie, et de se dire que demain sera un autre jour, que le soleil brillera à nouveau... Et surtout de regarder l'avenir devant elle, en ayant toujours de beaux projets en tête, que belle et courageuse comme elle était, partir seule sur de grands Chemins avec un sac à dos et un bourdon, cela n'est pas donné à tout le monde et que je ne me faisais aucun souci pour san avenir... Que ce ne serait qu'une question de temps....

   Faisant de petites étapes et moi presque le double, ce fut notre unique soirée ensemble, nous nous sommes plus jamais revus, ! hasta luego y buen camino amiga Annabella !

   Parfois je pense à mes longs voyages sur ces longs Chemins des étoiles et à toutes ces belles et inoubliables rencontres humaines, souvent très enrichissantes...

   Pense-t-elle encore un peu cette chère Annabelle, à ce vieux barbu un peu original, avec son vieux borsalino noir et son immense parapluie qui l'avait bien amusée... à qui elle s'est confiée l'instant d'un soir dans une Auberge bondée de pèlerins, bruyante et où toutes les odeurs désagréables de sueur et d'humidité flottaient dans un dortoir exigu et mal aéré... car ce vieux pèlerin pense parfois à cette belle Annabelle, partie courageusement pour rejoindre Saint-Jacques-de-Compostelle, pour oublier certainement son chagrin d'un amour décu. 

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                                                  Tempête dans le coeur d'une pèlerine,

 

1 --- Perdue dans une sierra déserte et isolée, --- Dans l'Aube naissante et par les vents laminée, --- Un ciel menaçant, la pèlerine obstinée, --- Bravant les éléments, va vers sa destinée...

2 --- Son seul défi, joindre Saint-Jacques de Compostelle, --- Elle marche obstinément, sans plier la belle, --- Dans son coeur c'est la tourmente, et elle se rebelle, --- Le Chemin sans fin , résonne sous chaque semelle...

3 --- Arrivant à l'horizon de vilains nuages noirs, --- Qui viennent s'accumuler à tous ses désespoirs, ---Se souvient de son Amour, dans tous ces beaux soirs, --- Ses premiers baisers, accordés vers les pressoirs...

4 --- Les vendanges furent belles en cet Automne lumineux, --- Dans cette noble Bourgogne où ils furent heureux, --- Sous les tonnelles ils buvaient le vin doux joyeux, --- La pluie violente inonde les chemins terreux...

5 --- Luttant contre le vent, triste réalité, --- Les larmes amères n'altèrent pas sa beauté, --- Toutes ses pensées violentes laissent place à sa bonté, ---Grâce à toute cette eau divine, son coeur est lavé...

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Ami Gilbert à Messimy le 18 Juillet 2009.

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1) Arrivée à Navarette le 06 Juin 2002 sous un temps très maussade --- 2) Village de Huercanos qui est hors Chemin -- 3) Les vignes sous un régimes d'averses glacées et un vent terrible... il n'y a pas toujours du soleil en Espagne, la preuve! Un 6 Juin ! --- 4) Un kern fait par des pèlerins toujours vers Najara, se dit Nachrarra.. 5) Ancien hôpital de pèlerins en ruine juste à l'entrée de Navarette " San Juan de Acre " --- 6) Un ami pèlerin, Claude Guine me prend en photo, je bois mon petit café, on est gelé... le 7 Juin, de Najera à Santo Domingo de la Calzada... il a neigé sur les massifs au loin! ............ 7) Tempête dans le coeur d'une pèlerine -- 8 ) Pont de Puente la Reina sur le Rio Arga 03.06.2002 

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05 avril 2012

30 - C - Anecdotes sur des oiseaux rencontrés sur mes Chemins...

   Chemin des français le 11 Mai 2003, entre Mansilla de las Mullas et Leòn, comme d'habitude, je quitte l'Auberge des pèlerins vers 6h du mat, sur la pointe des pieds, mon sac et tout mon barda étant préparé la veille, de façon à ne pas réveiller mes amis les pèlerins... Je pense que c'est un minimum de respect envers les autres... et c'est quand même bien mon droit de me lever tôt pour éviter les heures trop chaudes au-delà de 14h où c'est souvent la fournaise en été. D'autre part, j'adore voir le Roi Soleil se lever à la belle aurore...

   Je suis seul sur un immense Chemin rectiligne qui s'en va au loin à perte de vue sur au moins 18km!   Le soleil n'est pas encore levé,il fait assez frais ce matin et je me sens bien dans cette aube blafarde. On est sur la fameuse et célèbre Meseta où les malheureux pèlerins grillent souvent sous un soleil de plomb, comme de vulgaires grains de café... et quand il fait beau et très chaud. En 2003, les petits arbres plantés du mauvais côté de ce Chemin, ne sont pas encore bien hauts et bien fournis... J'avais relevé dans un Guide de Rando éditions ce texte qui m'avait beaucoup amusé :

   Pèlerin prépare toi à souffrir: tu vas avoir une idée de l'infini, de la sphéricité de la planète et de la grandeur des sacrifices inutiles... Dans la fournaise d'un après-midi d'été, tu verras peut-être au loin le mirage d'un arbre ou d'une ombre,tu rêveras au gazouillis d'une source; bois abondamment avant de partir et pendant ton chemin, n'oublie-pas ton chapeau et l'ami Gilbert de rajouter : n'oublie pas non plus d'ouvrir ton grand parapluie-parasol !

   Vers 7 heures, les premiers rayons dorés du soleil arrivent dans une aurore rosée, sur mon visage illuminé d'une douce chaleur, et comme à son habitude, c'est devenu un rituel chez l'ami Gilbert, un beau rocher se trouve-là par hasard à cet endroit, la suerte! comme dise les espagnols... Je sors vite mon petit thermo pour déguster un petit café noir préparé la veille...

  1) En face de moi, un agriculteur espagnol retourne le foin coupé la veille dans son champ. C'est à ce moment-là que je vois derrière le tracteur et l'engin qui fait la fenaison, ça porte sûrement un nom, mais que voulez-vous, on ne peut pas tout savoir ! une belle cigogne dont la couleur est dorée par le soleil levant, qui suit à quelques mètres derrière l'attelage, en picorant lestement de gauche à droite; et à quelques mètres de la fin du champ, notre beau volatile s'écarte gentiment sur le côté et laisse l'agriculteur effectuer son demi-tour, puis le laisse passer et tout à fait naturellement se remet vite fait à trottiner derrière... Pas folle la cigogne ! elle a tout compris et elle est tout simplement en train de prendre son petit déjeuner ( desayuno ) ! C'était l'heure... j'ai supposé qu'avec les palettes de la moisonneuse-batteuse, on va dire comme ça, cela devait estourbir des tas de petits insectes et autres bestioles en tous genres...

   2) Puis je reprends mon petit chemin, heureux de ce merveilleux spectacle matinal et une heure plus tard, je décide de faire une autre pause pour finir mon café en mangeant quelques biscuits, au bord de jolis étangs bleus où je vois des centaines de petits échassiers du genre aigrettes huppées, qui ont l'air de se régaler avec de petits tétards ou petits poissons...

   Quand tout à coup! au-dessus de ce petit monde tranquille, un gros rapace est en train de faire des ronds de plus en plus bas sur les étangs...C'est alors qu'à ce moment-là,d'un seul coup! une bonne  vingtaine d'aigrettes décollent comme une véritable escadrille en direction de l'ennemi et tout cela avec des cris perçants, elles foncent toutes groupées vers le rapace, qui très surpris de cette attaque en règle, commence de battre des ailes totalement affolé et s'enfuit tout penaud dans le lointain... l'escadrille ayant terminé son opération revient vers ses congénères avec un cri tout à fait différent, elles semblaient se marrer ! j'étais stupéfais et admiratif... Vous voyez qu'il n'y a pas que les humains qui pratiquent cette tactique pour se défendre, elles ont compris elles aussi, que l'union faisait la force! Dommage que je n'avais pas de caméra sur moi à ce moment-là... mais j'ai pu quand même prendre quelques photos, la clarté arrivait avec le soleil...

   3) Chemin de la Plata et du Mozarabe un 22 Mai 2006, je suis dans l'étape de Monesterio à Fuente de Cantos. Il est 11 heures du matin, il fait très beau et de plus en plus chaud, déjà au moins 40° à l'ombre ! Pas un arbre à l'horizon, au beau milieu de cultures de céréales, sous mon parasol je n'entends que le chant mélodieux des jolies alouettes et le vent en rafales qui court sur les blés...

   Au loin s'élève tout à coup une petite tornade de chaleur, les pailles et brindilles s'envolent dans une volute tournoyante dans un nuage de poussière, à plusieurs centaines de mètres dans l'azur du ciel bleu... Je marche tranquillement en savourant la beauté sauvage de ces paysages grillés de soleil, quand tout à coup ! je vois comme une ombre tourner autour de moi en faisant des grands cercles... j'écarte alors mon parapluie et vois au-dessus de moi à une centaine de mètres, un grand rapace qui ressemblerait à un milan royal, vu la queue en " V " inversé...

   Vu la fournaise ce jour-là, je venais de franchir une barrière de propriété agricole où j'ai vu le squelette d'une tête de vache accrochée sur un piquet ! J'admire son vol élégant flottant dans les airs et lui dit  en riant : alors mon vieux, t'attends que je m'effondre pour venir me picorer mes yeux? Puis je continue en surveillant tout de même de temps en temps le volatile... C'est alors que tout à coup ! j'entends comme un sifflement bizarre, comme une pierre qui tombe juste derrière moi, et j'entends alors le cri strident d'un malheureux petit lapereau... Juste le temps de me retourner et je vois le majestueux rapace reprendre son envol vers les cieux, avec la pauvre petit bête dans ses serres...

   Encore une fois, je venais de constater que nos amis les bêtes n'avaient pas grand-chose à apprendre des humains pour l'art de la chasse... J'ai été tout simplement ce jour-là, le rabatteur de service. Je pense que ces volatiles ont depuis fort longtemps remarqué que les marcheurs délogeaient les petits gibiers de leurs cachettes, après leurs passages, et qu'il n'y avait plus qu'à attendre le bon moment...

Ami Gilbert d'Ahuy.

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1) et 2) Petits lacs le long de la Meseta, entre Sahagùn et El Burgo Ranero --- 3) La Meseta le 09.05.2003, au loin on aperçoit le pueblo de Berciamos, 40 kms de pistes rectilignes.... --- 4) Une petite église dans les champs, juste avant Berciamos del Real Camino --- 5) 22 Mai 2006 - entre Monesterio et Fuente de Cantos, un crane désseché de vache, il fait une chaleur torride, l'endroit est désertique --- 6) Le Chemin où eu lieu l'épisode du Milan --- 7) Une mini-tornade de poussière arrive sur moi... elle dévie au dernier moment... --- 8) On voit bien la queue en V inversé de ce magnifique oiseau....

                             ---------------------------------------------------------------------------

                                                           La Passion du pèlerin,

Oh ! Lumière éclatante, sur des Chemins sans fin, --- Oh ! Chaleur écrasante, sous un ciel d'airin, ---   Oh ! Solitude exaltante, d'un désert inhumain, --- Oh ! Plénitude de l'esprit, dans un corps serein. 

Que n'ai-je tant aimé ces Chemins de pèlerins, --- Que ma vie finissante, je vis avec entrain, -----------  Que mon amour de ce Monde, j'aime tel un refrain, -- Que mes attentes soient comblées, l'Espagne demain.

Tel Ulysse parti pour un voyage incertain, --- Tel Marco Polo, le Monde au creux de la main, -----------  Tel Christophe Colomb, qui cherchant les Indes en vain, --- Tel ce Jones à la poursuite d'un diamant divin.

Comme j'aime cette ces belles rencontres sans lendemain, --- Comme j'aime cette vie d'aventures, sur ces grands Chemins, --- Comme j'aime cette Nature, moi le grand terrien, --- Comme j'aime ces beaux Chemins, qui n'ont aucune fin.......

écrit au Gîte de Baziège où j'étais hospitalier ( près de Toulouse Chemin d'Arles ) le 14 Avril 2009

Ami Gilbert d'Ahuy.

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07 avril 2012

31 - D - Nuit d'enfer au Gîte Le sauvage dans l'Aubrac...

 25 Avril 2001, j'arrive dans l' Aubrac... Très mauvaise nuit au Gîte Le Sauvage, près de chanaleilles, après une longue étape de 32 bornes pas très agréable, il fait froid et humide, d'ailleurs je crois que ce Gîte n'est plus ouvert depuis...     Aux dernières nouvelles, de l'amie Estelle, peregrine du Québec ( voir commentaires, ci-dessous... ), le Gîte du Sauvage serait toujours en activité et c'est tant mieux, malgré ma nuit blanche, cette étape fait partie de mes plus beaux souvenirs sur les Chemins de Compostelle...j'ai adoré cette belle Région de l'Aubrac.

  J'arrive dans les premiers dans cet incroyable Gîte perdu dans la nature, au bout d'un chemin blanc interminable, voir photo ci-dessous, la patronne je pense, m'emmène de suite dans un dortoir vide près de la cuisine, environ une dizaine de lits. Il n'y fait pas très chaud! mais ne nous plaignons pas, vu le temps dehors, j'ai un toit pour la nuit, et quand le Gîte sera plein, la chaleur humaine réchauffera l'atmosphère... je m'installe tranquillement, prends ma douche et lave mon linge, puis m'allonge enfin sur mon lit pour remplir mon petit carnet de route, en y relatant mon étape du jour...

   Quand tout à coup! je vois débarquer un pensionnat de pèlerines, dont la plupart ont la soixantaine...et parmi elles, trois canadiennes plus jeunes dont l'une d'une trentaine d'années, vient s'installer sur ma gauche. Elle tient une crève carabinée...éternuements à répétition...se mouche bruyamment en permanence...bonjour les kleenex! Très vite le dortoir est complet, je suis le seul homme au milieu d'un poulailler volubile...comme un coq! Cocoricoooo!

   Alors pour laisser ces dames tranquilles dans leur intimité, je prends mon petit carnet et mon crayon et je mets une laine polaire sur le dos pour aller voir déjà, s'il n'y a pas un lit de libre ailleurs... Que nenni! tout est complet ce jour-là, tant pis! c'est mon destin... Je décide donc de m'installer dans la cuisine, près de la cheminée où une bonne chaleur se dégage et où je passe le restant de l'après -midi avec mon petit carnet, à lire des magasines et à écrire une petite poésie...

   Après le très sympathique repas du soir près du feu qui crépite dans la cheminée, avec plusieurs  pèlerins qui comme moi, avions choisi la demi-pension, nous rejoignons respectivement nos dortoirs pour essayer d'y passer une bonne nuit de sommeil , bien méritée. Tu penses! que nenni! ma charmante voisine, la " pôvre! ", dors déjà d'un sommeil profond et ronfle comme une locomotive essoufflée qui arrive poussivement en haut d'une côte...Rrrrooooo! Pucchhh!... Quissss!...et pour finir, des quintes de toux à réveiller un mort!

   Impossible de fermer l'oeil de la nuit...les heures passent...j'ai les yeux aussi ronds que des trous de queues de poêles à frire...Oups! je grogne un bon coup de ma voix la plus grave, afin de bien faire comprendre au reste de la chambrée, que ce n'est pas les ronflements d'un vieux pèlerin barbu...non mais! Je n'ai donc pas fermé l'oeil de la nuit, et surtout Messieurs, ne fantasmez-pas! ce n'est pas du tout ce que vous pourriez imaginer, de dormir dans un dortoir de jolies Dames...

   À 5 heures du mat, je n'en peux plus, ça devient intenable...je prends discrètement mes cliques et mes claques pour rejoindre sur la pointe des pieds, l'agréable cuisine, où j'ai vainement tenté de dormir à même le sol...tu penses! plus rien à faire, c'était foutu pour cette sacré nuit d'enfer!

   Alors philosophe, je me lève définitivement, je rallume le feu dans la belle cheminée, il reste quelques braises, mets des grosses bûches qui se mettent très vite à crépiter et à péter joyeusement dans le silence de la nuit, si on peut dire cela...car d'ici on entend encore la locomotive canadienne... Pardon chers cousins d'Amérique, mais je pense qu'il faut soigner vos femmes et j'espère pour vous, qu'elles ne sont pas toutes comme ça ... Hihihihi...qu'il est bête ce Gilbert !!! Je vous rassure chers cousins canadiens, c'est tout pareil en France, et dans le Monde entier je pense, ces fameux ronflements n'ont pas de sexe approprié, ils sont hermaphrodites! Si si... je vous le dis!  Bof!  Que seraient nos beaux dortoirs de Gîtes et Auberges de peregrinos...sans ces doux ronflements, dus à la fatigue, en grande partie...

   Il est 6h30, je décide de faire du café pour tout le monde, il y a tout ce qu'il faut dans la cuisine... Juste le temps de m'en boire un, je vois débarquer pèlerins et peregrines qui me félicitent à la fois pour le feu et pour le café... et tenez-vous bien, tous et toutes me disent : alors l'ami Gilbert, on a bien dormi ?

   Re-Bofff ! Passons...je rigole dans ma barbe hirsute et réponds: ouai...ouai...! Mais voyez-vous, c'est ça l'esprit du Chemin, l'esprit de camaraderie et de compassion du monde des pèlerins...

    Évidemment, levé depuis plus d'une heure, je pars le premier dès mon petit-déjeuner avalé, il fait encore à peine jour, sous une petite pluie fine plus que glaciale...encore merci mon grand parapluie! une brume opaque à couper au couteau m'environne, et pour finir, un vent terrible du Nord-est...la totale...j'en ai marre! mais qu'ai-je bien fait au Bon Dieu? Je passe comme un vrai somnambule dans les hameaux déserts et villages fantômes de La Roche, de Rouget, de Saint-Alban de Limagnole, de Chabanes Planes, Les Estrets, Bigose et j'en ai peut-être passés, que je n'ai pas vus! Puis,  brusquement, c'est le Désert total jusqu'à Aumont-Aubrac, pas vu de loups...Ouf! sous un vrai temps de chien...à ne pas mettre un pèlerin dehors, pour une fois on peut le dire!

   J'avais vu auparavant chez moi, moult livres avec des images de pèlerins au Moyen-âge traversant l'Aubrac avec des temps pourris... quelques siècles plus tard... ça n'a pas changé, je vous le dis ! Fort heureusement, avec le vent froid venant du Nord-Nord cette fois, le ciel se dégage progressivement et on voit peu à peu apparaître des bouts de ciel bleu, juste avant la fin de l'étape, mais avec un vrai froid de canard...bien entendu! Merci encore mon parapluie! Je suis bien protègé derrière, lors de ma pause repas.

   Et c'est là que brusquement je découvre une superbe Région, très vallonnée, couverte de quelques jolies forêts où au beau milieu, je tombe nez à nez, dans un virage d'un chemin très boisé, avec un joli chevreuil aux yeux de biche, nous nous sommes fait peur tous les deux. J'ai stoppé net, il m'a regardé d'un drôle d'oeil interrogatif, puis il rentre gentiment au fond du bois, sans même me dire au-revoir! Non mais !

   J'ai vu et lu dans un journal ramassé dans un Bar le sur-lendemain, que le lendemain de mon passage dans ces endroits, les pèlerins marchant dans près de 30 cm de neige et un froid hivernal! Merci Saint-Jacques de m'avoir épargné cela...après une nuit blanche, un début de marche sous une pluie froide, une brume opaque et un vent glacial...c'était déjà pas mal pour un pauvre petit pèlerin! À Nasbinals, j'ai retrouvé mes premiers amis pèlerins sur mes chemins de Compostelle, Jean-Claude et Maïté de Nantes, rencontré le 23 Avril 2001 à l'Hôtel des Gorges de Monistrol d'Allier, Hôtel très sympathique, l'endroit est superbe! Tout en mangeant un délicieux aligot au Restaurant du pays, aligot que je découvrais pour la première fois, et tout en leur racontant mes aventures du Gîte du Sauvage... on a bien rit ensemble, en passant une très agréable soirée qui nous a fait oublier la froidure de ces derniers jours..

   Autrement, l'Aubrac est une magnifique Région, pour ceux qui adorent les grands espaces, c'est à la fois un grand paysage de désolation, un peu triste par mauvais temps, mais beau par ses côtés sauvages, et surtout pas de trace de civilisation sur de grandes étendues, un silence d'or, et un calme tellement reposant, et si vous passez vers le 20 Avril, vous y verrez des millions de jonquilles, de belles narcisses et d'éclatants boutons d'or...

Ami Gilbert d'Ahuy.

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1) et 2) Monistrol d'Allier et l'Hôtel des gorges...l'endroit est superbe et c'est une bonne adresse ---   3) Mes 1ers chers amis rencontrés sur les chemins de Compostelle, les sympathiques pèlerins Jean-Claude et son épouse Maïté --- 4) Au loin, on aperçoit le Gîte du Sauvage, dieu que c'est long ce chemin à la fin d'une étape de plus de 30 bornes... --- 5-6-7 et 8 La chapelle Saint-Roch sous une pluie fine, et le beau temps qui revient dans l'Aubrac,  froid mais beau!  des champs de jonquilles et des narcisses... le 25 Avril 2001... pas le temps d'admirer plus longtemps, il fait trop froid et la route est encore longue... Ami Gilbert d'Ahuy.

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                                         Rencontres humaines sur les Chemins de Compostelle,

1)La retraite arrivée, je prends ma décision, ---Pars à Compostelle et en fais une grande passion, -- Avec mon sac sur le dos, suis un homme d'action,--Pour chasser ce mal-être, était-ce la solution?

2) Après de nombreuses années sur de grands Chemins,--- Par tous les temps et de longs kilomètres sans fins, ---  Des doutes, des peurs et des angoisses, c'en est certain, ---  Après quelques nuits blanches, partir chaque matin...

3 Maintenant que reste-t-il de ce long voyage? ---- Plus de philosophie, certainement plus sage, --- Que les hommes et les femmes trouvent en prenant de l'âge, --- Avant de quitter ce Monde, de tourner la page...

4)Sur ces très grands espaces, tu traînes tous tes ennuis, -- Comme ton gros sac, que tu portes et que tu subis, --- Ces trop longues années, toutes ces misères tu vis, --- Le long de ces grands chemins, que depuis tu suis...

5)Mais aussi de belles rencontres humaines éphémères, --- longues soirées inoubliables dans de petites spères, -- Où nombreux pèlerins versent quelques larmes amères,-- De tristes évènements qu'ils ont laissés sur leurs terres...

6)Vos prénoms résonnent sans cesse dans ma petite tête, --- Jean-Claude et Maïté, les premiers de la fête, --- Ketty, Else-Marie et Jean-Pierre que rien n'arrête, --- Horst, Maria, Jan, Cornélia et la Pierrette...

7)Christiane, Marie-Thérèse, Nelly du Lauraguais, --- Morten, Paule, Oscar et Titus à Saint-Palais, -- Misushima de Tokio, Pascal du Valais, --- Dirk, Santos, Mercedes, l'espagnol j'apprenais...

8)Tant d'autres prénoms que je ne pourrais citer... --- Ont faits de moi un autre homme, ne peux le nier, --- Que de choses apprises grâce à toute cette amitié, --- Ces rencontres humaines venues du Monde entier...

                                                                --------------------------------------

écrit à Baziège le 23 Octobre 2010

Ami Gilbert d'Ahuy.

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10 avril 2012

32 - E - Nuit blanche à l'Albergue de Larrasoaña

   1er Juin 2002. Au Refuge Municipal de Consejo de Larrasoaña sur le Camino francès, juste après Roncevaux, en espagnol: ( Roncesvallès ) et avant Pampelune ( Pamplona ), hier soir impossible de m'endormir, des jeunes pèlerins espagnols ont parlé jusqu'à minuit au moins, dans de forts éclats de rire qui sentaient un excès de bière et une bonne chère... que voulez-vous, c'est la jeunesse !

   Malgré nos vives protestations et de nombreux chuttt... inutiles ! de ceux qui auraient voulu dormir un peu pour récupérer des fatigues de la journée... Puis le silence revenu, bien sûr les ronflements ont très vite débarqués avec la marée montante... Oups ! nous sommes une bonne vingtaine dans un dortoir prévu pour 14 personnes ! les jeunes dorment entre les lits...

  1h du mat ! Y'en a un au-dessus de moi, un allemand de Berlin, qui brusquement tombe de son lit en se retournant... Et vlan ! badaboum! soin...soin! Fort heureusement il tombe sur mon sac à dos qui amortit la chute et se relève en grommelant dans sa barbe blanche en disant un beau " Merde ! " bien français, ça alors! Tout le monde rigole dans le dortoir, sans ce soucier s'il s'était fait mal.... pas lui ni moi, car j'ai tout de même eu une sacrée trouille, j'ai cru sur le coup que le lit s'écroulait... Enfin le dortoir se rendort et les ronflements se réveillent...Ya! Ya ! 

  3h du mat ! Je ne dors toujours pas et dans ce joyeux concert nocturne en Ré mineur... Brusquement une alarme d'un réveil Jazz se met à sonner en montant crescendo dans le sac à dos d'un vieil espagnol qui dort juste à côté de moi, sur ma gauche...bien sûr! Il se lève d'un coup comme un beau diable qui sort de sa boite et se cogne violemment la cabeza contre le montant du lit du dessus, en réveillant bien entendu, l'ami Jacques le malheureux, un canadien du Québec, qui dormait comme un loir, mais en plus avec des ronflements de vieilles locomotives poussives... ... Tiens ! ça me rappelle une autre cousine du Canada au Gîte du Sauvage... ça hiberne fort dans ce Pays! 

  L'amigo Pedro cherche désespérément l'autre zinzin au fond de son sac, qui n'arrête pas de sonner hardi petit ! mon vieil espagnol jure comme un charretier du Périgord noir :" La p.ta de tu m.dré... j'en passe et des meilleurs... ça y est! tout le monde est à nouveau réveillé, y compris les jeunes espagnols qui eux aussi jurent à qui mieux, mieux! alors qu'ils auraient bien fait de se taire ceux-là! Non mais ! je prends ma lampe de poche et l'éclaire tout en rigolant comme un perdu...Quelle nuit! Ouf ! ça y est, il le trouve, s'empresse d'arrêter l'objet du délit en disant : Madre mia! que p.ta de p.ta! coquin de sort... c'est pas beau amigo peregrino! de jurer comme ça! Ouffff ! Le silence d'or revient quelques minutes seulement, car les ronflements aussi !

  5h du mat ! Mon canadien de Montréal au-dessus de Pedro, ne trouvant plus le sommeil, décide de se lever et commence de ranger son sac à dos sous mon nez, avec sa lampe frontale, et à chaque fois qu'il se retourne, je prends bien entendu le rayon en pleine poire! Non mais c'est pas vrai, si! si! ya ! ya ! gut ! gut!... cette fois c'est moi qui jure...mais en silence...je suis un délicat, moi !

  5h35 ! Le québécois n'a toujours pas fini... Ras le bol !!! je me lève moi aussi comme un pantin, je prends tout mon barda tout préparé de la veille et file dare-dare...dans la cuisine... pas gracieux du tout l'amigo Gilberto ! c'est ce qu'il aurait dû faire depuis bien longtemps le pauvre malheureux ! ... Mon café étant encore chaud dans mon thermos, je déjeune vite fait, j'ai horreur de partir sur un chemin le ventre creux... c'est comme ça!

  6h du mat! Jacques de Montréal n'a toujours pas fini son sac ! je commence d'entendre des pauvres pèlerins exténués par une nuit d'enfer, ils en ont marre eux aussi, commencent de râler très sérieusement, comme je les comprends !!!

  6h05 Je pars vite fait en ricanant comme un bébête avec ma coquille sur le dos, c'est une image ! ..... Il fait un super temps, un merveilleux ciel tout étoilé sans lune cette nuit où j'admire la grande Ourse, puis retrouve la petite Ourse où se trouve notre chère étoile polaire bien utile, qui bien que le ciel tourne toute la nuit, reste immobile au même endroit vers le Nord. Paraît-il qu'elle se trouve dans l'axe de la Terre, très exactement... Venant de l'Est pour rejoindre peu à peu l'Ouest, on peut admirer le joyau des Myriades et son amas de petites étoiles et aussi l'étoile du Berger qui se lève gentiment au bas de l'horizon. Il fait un peu frais et je marche comme un somnanbule, les bras posés sur mon parapluie et mon bâton,  que j'ai enfilés dans les 2 sangles de la poitrine... je suis bien, je ronfle presque... Tu parles! encore une nuit où je n'ai quasiment pas fermé l'oeil de la nuit ! J'aurais mieux fait de bivouaquer dans la nature...

  7h Les premiers rayons de soleil percent l'aurore blafarde et tout doucement l'aube arrive d'abord toute rose,puis de plus en plus dorée, c'est à nouveau le miracle de chaque matin...Je suis heureux! 

Ami Gilbert d'Ahuy.

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En arrivant vers Larrasoaña, tous ces jolis ponts bien agréables à franchir....

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                          Le Chemin des étoiles de Compostelle... ou le Chemin de Gilbert

                                                                 J'ai vu et revu :

Des Paysages et des visages sans fins... --- Tout au long de ces immenses Chemins, --- Sans jamais me lasser des lendemains, ------ Avec d'inoubliables pèlerins, -------------   Repartent chaque jour vers leurs destins, - Et serrant fort leurs bourdons de leurs mains, -----------------  En sifflotant, heureux, des vieux refrains....

Pour vivre ces belles aventures enfin, --------- Par monts et par vallées, l'esprit serein, --  Aventure humaine née sous Constantin, -- Ces longues files de cheminants chrétiens;- Marcheurs ressemblants à des baladins, -- D'un autre temps, le long de ces Chemins, -- Aller à Compostelle, voir Jacques le Saint....

                                                                   ----------------------------

écrit au Gîte de Borce dans le Col du Somport, un soir d'orage où j'étais seul, le 11 Juin 2005         Ami Gilbert d'Ahuy.

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11 avril 2012

33 - F - Une journée de pèlerin un 1er Mai

 1er Mai 2001: Repos... pas pour tout le monde... Je quitte le Gîte de Livinhac vers 8h30, après une très bonne soirée entre pèlerins, on partage ce que l'on a, c'est très convivial... Je fais des pâtes sans beurre mais les fais revenir à la poêle avec des petits lardons et un fond de la boîte de haricots secs de midi que j'avais partagé avec une pèlerine, qui passait 2 jours de pause dans le Gîte pour soigner une petite tendinite, l'amie Nicole, il me semble me souvenir... Bof ! ma cuisine et cette nouvelle recette a l'air de plaire, tout le monde se régale... à la fin il ne reste rien, pas même un haricot !

   Ce matin avant de partir, je vais boire un café noir au Bar de Monsieur le Maire, responsable du Gîte des pèlerins, un merveilleux homme que l'on rencontre parfois sur nos Chemins... Il a été réélu sept fois ! c'est vous dire la qualité de certains humains qui passent leur vie à se dévouer pour les autres... Il met sa signature sur le tampon mis sur ma crédentiale, j'ai trouvé cela amusant, c'est plutôt sympa !

   Puis il est l'heure de partir, le temps n'est pas très engageant ce matin, il fait gris et il tombe un petit crachin très désagréable... merci cher parapluie... puis brusquement les nuages se dégagent et des éclaircies arrivent avec un beau ciel bleu tout lavé... Ouf ! Ras le bol du mauvais temps ! C'est assez plat et je marche assez vite... Je passe le village de Montredon, puis de jolies collines apparaissent avec des villages sur les sommets. Normalement à Guirande je devrais quitter le GR et prendre la D2 mais c'est loupé et m'aperçois au bout d'un moment que je suis toujours dessus...

  Les chemins sont inondés, boueux et impraticables, j'ai un pied totalement mouillé... j'atterris au petit village de Le Terly, je descend vers un petit lac où régulièrement je devrais trouver un passage au milieu... tu penses! il est sous 20 cm d'eau et on ne peut passer ni à droite, ni à gauche...

  Donc, je fais demi-tour sur la D 41 qui rejoint la D2, route de Figeac... 3 kms de plus dans la besace! Quand on aime, on ne compte plus les kilomètres... Je trouve enfin une petite murette où je mange vite fait ma maigre pitance du jour : pain rassis, à l'époque je n'achetais pas du pain de mie qui reste tendre plusieurs jours... avec 2 carrés de chocolat noir, 2 BN et je vide mon thermos de café...

   Après avoir changé mes chaussettes trempées que j'accroche au-dessus du sac, je repars d'un bon train en direction de Figeac, accompagné cette fois d'un soleil doux et généreux. Je passe à St-Félix puis à Lunan et abandonne la ville de Figeac, dommage! Je me dirige vers le Sud en direction du Gîte de Cassagnole... cette fois il fait super beau et commence même de faire très chaud! " la pluie du matin, n'arrête pas le pèlerin! " la preuve...

   J'arrive le premier, il est 15 heures, le Gîte est très mignon dans un beau paysage, c'est très calme... 26 bornes en 6h, c'est pas mal ( avec les 30mn de pause ). Vu que je suis seul, je prends une bonne douche chaude, lave mon linge en même temps et file l'étendre sur un fil dehors en plein soleil et au courant d'air... à  18h, il est déjà sec! Plusieurs pèlerins débarquent après une bonne petite sieste... y compris l'ami Jean-Claude et sa charmante épouse Maïté, des amis de Figeac viennent les chercher.

   Avant leur départ, petite séance photo... je suis heureux...heureux qui comme Ulysse, qui a fait un bon voyage... ce jour-là!  Seulement voilà : au moment de me coucher, l'ami Michel, un nantais, se met à ronfler comme une vieille lessiveuse... ah non ! ça suffit! il est juste à côté de moi, mes voisins commence eux aussi de râler... et oui ce sont les joies des dortoirs! Je secoue son matelas, tu parles! rien à faire... alors je siffle un bon coup, tout le monde se marre! et miracle! le ronfleur s'arrête définitivement! Ouf ! je vais pouvoir enfin dormir... L'ami Michel me dit le lendemain matin avoir très mal dormi cette nuit... il y avait paraît-il des ronfleurs dans le dortoir !!! Hihihihihi... je pense que je devais être dans le coup !

Ami Gilbert d'Ahuy.

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1) et 2) Tampons de mes étapes sur la créanciale de 2001 où l'on voit le tampon de Livinhac le haut.
3) et 4) Conques, un des hauts lieux du pèlerinage de Compostelle --- 5) l'ami Jean-Claude venu m'attendre au Gîte de La Cassagnole, avec Maïté ils vont passer la nuit chez des amis à Figeac -----  6) On voit Figeac au loin --- 7) Le charmant petit Gîte de La Cassagnole --- 8) Espagnac dans la vallée du Célé...

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                                                                Muguet du 1er Mai,


Vient le temps au joli muguet du premier Mai, --- Toutes mes espérances enfouies dans mon coeur j'ai, --- Dans le langage des fleurs, il signifie la fin --- Des tristes peines et du retour au bonheur plein.

La hampe au milieu des feuilles lancéolées, --- Porte plusieurs jolies clochettes blanches auréolées, --- D'une odeur très suave au parfum pénétrant, --- Fait tourner la tête à un pauvre jeune amant.

A l'élue de son coeur, n'oubliez pas ce jour, --- Pour un brin de muguet, faites un petit détour; --- Ce n'est pas grand-chose pour un porte-bonheur, --- Que ne faut-il pas faire pour une simple fleur...

Et si ça vous chante, vous pouvez faire le muguet, --- Pour affecter de se parer comme un bouquet, --- D'être galant auprès de bien trop jolies dames, --- Faites surtout attention de ne pas perdre vos âmes...

Un pèlerin marche dans la Sierra, pas de muguet! --- Sa pensée vole vers sa belle, ceci sans arrêt, --- Une larme coule sur son visage un bref instant, --- il martèle ce très long chemin tout en rageant...

Sa peine fait mal à voir, surgit une alouette, --- Dont le chant mélodieux, remet son coeur en fête, --- Vers St-Jacques s'en va et oublie le premier Mai, --- Un sourire s'illumine, à nouveau il est gai !

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Imaginé et griffonné sur un carnet de route au Gîte de La Cassagnole le 1er Mai 2001, sur le Chemin du Puy-en-Velay et écrit le 30 Avril 2010 à Ahuy.

Ami Gilbert d'Ahuy.

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12 avril 2012

34 - G - La colline dégringole à Livinhac...

  Je quitte vers 8h le merveilleux village médiéval de Conques ( qui est classé dans les plus beaux Sites de France et sur les Chemins de Compostelle ) et sa superbe Cathédrale, la basilique Sainte-Foy nichée au creux des montagnes du Rouergue, situé dans un paysage magnifique, dans une fin de combe, qui a été construite dans la seconde moitié du XIe siècle, et où serait ensevelie la grande Sainte martyrisée à Agen le 6 Octobre 303... 

  Pour ne pas changer, le temps est à nouveau gris, humide, brumeux et il pleut des cordes et nous sommes le 30 Avril 2001, dommage pour les photos... Au départ on descend d'un coup jusqu'au bas de la gorge où coule un torrent tumultueux, puis on attaque brusquement une montée presque à pic! et cela pendant presque une heure... Je me suis rappelé à ce moment-là, un petit poème que j'avais relevé dans un Guide : Qui grimpe en geignant et pestant -- Ce raidillon est hérétique -- Car même étant " bon catholique " -- Il le gravit en " protestant ! -- C'est l'horreur! ça glisse assez fortement, le chemin par endroits se transforme littéralement en de petits ruisseaux, un faux plat et re-belote, une autre montée d'une demi- heure. Ah ! il faut vraiment avoir la passion de la marche dans ces moments-là! et la foi aussi, dans ses passions!  je vous souhaite un bien meilleur temps, le jour où vous passerez à Conques... en ayant une pensée émue pour l'ami Gilbert! 

  Arrivé au-dessus après Noaillac après un dénivelé de plus de 500m, je regarde ma carte IGN sous mon parapluie, c'est le déluge final ! je décide alors de quitter le GR et le chemin initial pour prendre des petites départementales où il n'y a pas grand monde dessus, la D 606, puis la D 508... Il pleut toujours à seaux, je m'arrête quand même manger un bout vers un tas de ferrailles, sous mon grand parapluie, bien sûr! : 3 BN, un bon morceau de chocolat noir, deux kiwis que je mange à la cuillère... facile! en tenant le parapluie! et finis le reste de mon thermos... c'est mieux que rien !

  J'arrive au-dessus de Flagnac, passe un pont sur le Lot et tourne à gauche pour prendre une petite route, le long de la rivière, pour rejoindre Livinhac ( D 627 ), mais à l'entrée je vois un panneau qui indique que la route est barrée à 2 kilomètres ! N'ayant pas trop envie de faire demi-tour, j'en ai un peu ma claque de ce temps pourri et j'ai hâte d'arriver au Gîte, je me dis peut-être pour me donner raison : c'est sûrement pour les véhicules et pas pour les piétons... Je continue donc mon chemin et en arrivant guère loin du pays, je m'aperçois que la colline qui surplombe cette petite route est en train de s'écrouler sur une centaine de mètres... je vois bien quelques cailloux qui descendent allègrement vers le bas... Tant pis! je n'ai plus envie de rebrousser chemin et au petit trot je fonce sur le côté proche de la rivière, pas fier du tout le pèlerin! je fonce tête baissée et avec un sac à dos d'une dizaine de kilos sur le dos, au milieu d'une coulée boueuse, vous pouvez imaginer un peu la scène...   C'est au moment même où je franchis cette zone dangereuse, que j'entends comme un tremblement de terre, je me retourne et vois d'énormes rochers et même des petits arbres qui déboulent du dessus et viennent s'écraser sur le bord droit de la route, j'avais encore une petite marge sur le côté gauche, quelques mètres... M'enfin! c'est pas malin, comme dirait Gaston la Gaffe!

  Sur le coup, j'imagine une stèle en l'honneur d'un pauvre pèlerin qui n'avait absolument rien à faire là, à cet endroit, ce jour-là!... Si un jour vous vous trouvez dans la même situation, réfléchissez un peu avant de prendre une décision idiote, vaut mieux perdre 1 heure, que la vie... D'un autre côté, mon demi-tour m'aurait certainement coûté au moins 6 bornes, en plus des 26 déjà faits... J'arrive à Livinhac-le-Haut où je trouve enfin un gîte bien agréable à 16h passées, le Gîte: Sur les pas de St-Jacques où une pèlerine bien sympa, l'amie Nicole de Bretagne est là pour 2 jours afin de soigner une petite tendinite. On se salue, je lui raconte mes mésaventures, elle me propose à ce moment-là de partager une grosse boîte de haricots secs... Pourquoi pas! je suis affamé... mais je lui dis que je vais aller auparavant faire quelques petites courses sur la Place du village, juste à côté...

  Je reviens avec deux bons steaks, un petit fromage de chèvre, des lardons, une boite de sardines et quelques fruits....Humm! je me régale à l'avance! cela va me faire du bien après cette journée pénible et cette mésaventure... Puis, plus d'une heure après ce repas, arrivent mes amis les nantais et un gentil suisse, ils ont suivi le Chemin initial ( GR ), complètement défoncé et boueux, ils me paraissent crevés de fatigue, à 19h le Gîte est complet...

Ami Gilbert d'Ahuy

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1) 1 carte envoyée par un ami pèlerin, Conques par beau temps... 2) Photo prise sous mon grand parapluie, vous voyez qu'il sert celui-là! 3 - 4 - 5 et 6) Dans la magnifique vallée du Célé où je retrouve enfin le beau temps, au-dessus de Brengues et maisons encastrées dans les roches à St-Sulpice... La vallée du Célé est une variante du Chemin initial qui passe dans les gorges du Lot.

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                                                            Il pleure dans mon coeur!

Il pleure dans mon coeur,--Comme une triste langueur,--Tombe douce pluie,--Sur cette courte vie.

Il pleure dans mon coeur,--A n'importe quelle heure,--Des larmes de regrets, --Tombe les apprêts.

Il pleure dans mon coeur,--Des mots de rancoeur,--Sur d'anciens amours,--Qu'on oublie toujours.

Il pleure dans mon coeur,--Sur d'anciens bonheurs,--Et j'ai oublié,--Tout mon vieux passé.

Il pleure dans mon coeur,--Un jour de bonne heure,--La pluie du matin,--N'arrête le pèlerin...

écrit à Ahuy le 15 Mai 2009, conçu en partie à Conques le 29 Avril 2001...

Ami Gilbert d'Ahuy.

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14 avril 2012

35 - H - Il a neigé sur mes Chemins...

   19 Avril 2001, je suis parti de Dijon le 8 Avril et je marche alternativement sous une pluie glacée, sous des petits grêlons, merci mon parapluie, et bien sûr sous de fortes averses de neige... De temps en temps j'ai quelques périodes ensoleillées, mais avec un froid vif poussé par un vent venu du Nord-est. C'était manifestement pas le temps idéal pour un pèlerin, sous les cabris d'Avril...

   Je disais donc le 19 Avril, je suis dans le Col de la Gachet à 748m dans les Massifs du Lyonnais, il neige à plein temps, il y a déjà bien 10 cm sur la route à ce moment-là, je me demande si je ne suis pas un peu fêlé, " loco " en espagnol... Dans quel état j'erre...pauvre hère ! Je suis alors sur le point d'appeler un taxi pour me ramener à Lyon Croix-Rousse chez une de mes filles, Anne-Sophie la jolie... où j'ai fait étape 2 jours pour me reposer de mon premier parcours Dijon-Lyon... Mon grand parapluie me protège un peu, surtout du froid, car pour la neige il y a un petit souci, c'est qu'à force elle finit par s'accrocher et je suis obligé de le secouer en permanence... Quand tout à coup! sous mes yeux ébahis, j'aperçois dans cette tourmente de neige une grosse maison où il y a écrit:" Bar " Ce n'est pas un mirage, je suis en haut du col, je décide donc de m'arrêter pour me réchauffer...

   C'est ouvert, miracle! la patronne qui me reçoit avec un joli sourire compatissant et très sympa, me propose une bonne soupe, avant le chocolat que je viens de commander, j'accepte volontiers car je suis un peu affamé faut dire, le bon casse-croûte préparé par mon amour de fille, était digéré depuis fort longtemps... La soupe aux lardons est un délice, en plus elle est bouillante... de ma place, j'aperçois la cuisine où se trouve toute une petite famille et de temps en temps, je vois apparaître de jolies petites têtes blondes, et aussi, quelques adultes qui me font de beaux sourires, ils viennent voir cet espèce de farfelu qui a toujours son chapeau sur la tête, je réalise alors et m'empresse de l'enlever. La patronne en me servant ensuite le chocolat me demande où je vais de ce temps-là, et je suis bien obligé de dire que je vais à Saint-Jacques de Compostelle... ces yeux s'arrondissent en me disant :eh ben dis donc ! vous n'êtes pas arrivé mon pauvre Monsieur ! Merveilleux souvenir d'un super accueil par des gens très charmants au coeur de notre douce France! Merci braves gens pour ce moment inoubliable, dans un dur moment où j'en avais bien besoin... je ne savais plus s'il fallait continuer mon chemin...ou bien redescendre dans le premier gros pays, pour prendre soit un Bus, soit un train...et renter chez moi bien au chaud ! 

   Une fois restauré et bien réconforté, je décide alors de continuer mon Chemin, d'autant plus qu'il arrive une belle éclaircie et je ne suis pas loin de la fin de mon étape... c'est l'éternel conflit intérieur d'un pèlerin ou grand cheminant, cette fois le courage et la passion l'emportent... Après Valfleuri, la descente sur Saint-Chamond restera pour moi un sacré souvenir, la pente est très raide, je la fais la plupart du temps sur les fesses... ça va plus vite !

   Arrivé au centre, je n'ai rien réservé pour dormir, je me dirige vers l'Office du Tourisme  où une dame très gentille téléphone à l'Hôtel de la Gare, pour me réserver une chambre pour la nuit. Après une bonne nuit de sommeil, et pendant mon petit-déjeuner, une personne du coin, qui m'a vu arriver la veille, me demande par où je pense continuer mon chemin, en principe, j'avais prévu de passer par le Pilat et, il continue de neiger ce matin, alors il me déconseille vivement ce parcours et m'incite à passer par la vallée en empruntant des petites routes pour rejoindre Saint-Etienne, puis de continuer mon chemin par les magnifiques Gorges de la Loire jusqu'au Puy-en-Velay. Je ne l'ai pas regretté, cette Région est vraiment superbe... malgré de fortes averses de neige...

Ami Gilbert d'Ahuy

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Quelques vues des Gorges de la Loire, alternativement sous des averses de grésille et de neige et de belles et courtes éclaircies, il fait tout de même très frais avant un vent froid venu du Nord-est. J'ai profité d'un petit pont de chemin de fer pour faire ma pause repas! Ce sont les fameux cabris d'Avril...Vive le Printemps!

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                                                                        Merci beau Printemps!

1) Au moment où le soleil passe le point vernal, --- Et que Dame Nature quitte son manteau hivernal, --- Quand la froidure s'en va et la douceur revient, --- Quand les ténèbres s'en vont, que plus rien ne retient...

2) C'est le temps où le beau soleil joue à cache-cache, --- Que les giboulées tombent d'un nuage qui se fâche, --- Poussent alors les perce-neige, jacinthes et jonquilles, --- Que des amants éperdus d'amour offrent aux filles...

3) Grâce à cette douceur que l'on dit printanière, --- Sur les pelouses et les prés vient la primevère, ---  La Nature se réveille face à ce renouveau, --- La lumière et les couleurs, tout redevient beau !

4) Nos amis les oiseaux préparent leur nid d'amour, --- Bientôt leurs petits affamés verront le jour, --- De leurs chants mélodieux, naîtra une belle musique, --- Nous serons heureux de vivre dans ce monde magique...

5) Merci beau Printemps, toi la première des Saisons, --- La plus belle, tu peux le dire, sans nulles prétentions, --- Certains diront que tu es la Renaissance, --- D'autres ajouteront que tu es notre Espérance...

                                                                  -----------------------------------------------

écris le 21 Mars 2010 à Ahuy

Ami Gilbert d'Ahuy.

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16 avril 2012

36 - I - L'ultime étape du Chemin de Compostelle : Cabo Fisterra.

   Je suis arrivé hier à la fin de mon beau voyage le 2 Juin 2003, dans une tempête mémorable, sous un véritable déluge... pour sûr, j'ai été lavé de tous mes péchés ! Tout le monde traîne ses petits péchés tout au long de sa vie... " Que celui qui est sans péché, lui jette la première pierre..." Parole de Jésus au sujet d'une femme adultère, il me semble me souvenir... Après avoir passé une bonne nuit à l'Auberge de pèlerins, nous n'avons droit qu'à une nuit, je rejoins le charmant petit Hôtel situé dans le dessus du port de Fisterra, où j'ai réservé la veille pour passer une deuxième journée dans ce charmant pays.  Je suis accueilli par l'aimable patron qui m'autorise à laisser mon sac à dos sur place pour la matinée, c'est alors que la charmante patronne me propose de laver tout mon linge, j'accepte volontiers, car le lavage à la main a ses limites et je repartirai ainsi tout propre...

   Je redescends ensuite au centre du pays, avec quand même mon parapluie, le temps à l'air de s'arranger ce matin, avec des éclaircies entrecoupées d'un petit crachin très vivifiant, un vrai temps de Bretagne, qui nous vient tout droit de l'Océan Atlantique. Les nuages bas et la brume sont peu à peu chassés par un vent rasant, on sent tout de même le retour du beau temps... Je m'arrête dans un petit Bar pour manger un bout et boire un bon " café con leché ", l'aimable patron, un homme à peu près de mon âge, avec qui je sympathise tout de suite, mes premiers rudiments d'espagnol ont l'air de bien l'amuser... puis je prends la petite route qui mène à la sortie de Fisterra et au bout du Cap vers le phare ( Cabo de Fisterra ). J'arrive à la hauteur de la célèbre petite église du XIIème siècle : Nuestra Señora das Areas qui est invoquée depuis des siècles pour protèger les marins partis en mer, quand deux Dames très souriantes arrivent pour y faire le ménage et devant mon intérêt pour cette adorable petite église, l'une d'elle s'avance vers moi et me dit en espagnol : Vous êtes bien l'amigo Gilberto!  le pèlerin français au grand parapluie qui est arrivé hier au moment de la tempête ? Je la regarde très étonné et lui demande :  Mais comment me connaissez-vous ? Elle me répond avec un petit sourire: j'habite juste à côté de l'Albergue de peregrinos et je connais très bien un des jeunes  hospitaliers espagnols, c'est un petit gars du pays, avec qui j'ai bien ri ce matin...

   Décidément, je crois que j'ai amusé beaucoup plus de monde que je ne pensais avec mon grand parapluie, mon feutre noir et le pari d'un des pèlerins brésiliens, hier dans la tourmente, entre Corcubion, Estorde, Calcoba et enfin Fisterra... il restera peut-être un peu de moi dans ce petit port de Cabo de Fisterra, je pense. Elle me propose alors la visite de l'église qui était fermée à mon arrivée, j'accepte bien entendu avec joie et elle m'explique rapidement en espagnol bien sûr, je suis obligé de lui faire répéter plusieurs fois, devant le Christ crucifié ( Santo Cristo de Fisterra ), une oeuvre du XIIè siècle dont est rattaché une légende : au XIVè siècle, après une tempête ressemblant à celle d'hier, un navire espagnol aurait laissé tomber un coffre à la mer. Les gens de Fisterra apprenant ensuite cela, aurait longtemps essayé de le retrouver, mais ils n'y sont jamais parvenus et miraculeusement un jour, ce coffre est rejeté sur la plage de Sardiñero où des pêcheurs le trouvent un matin, après une grosse tempête, l'ouvrent et découvrent un Christ en croix intact ! Ils pensent que c'est un signe de Dieu et devient ainsi un symbole pour les pêcheurs et plus tard pour les pèlerins de Compostelle... Cabo de Fisterra devient ensuite l'apothéose du grand Chemin de Saint-Jacques de Compostelle... Là où la Terre finit et où elle commence... C'est en gros ce que j'ai compris de toutes ces explications qui m'ont été données en espagnol par cette brave Dame... Je finis gentiment ma visite et après avoir mis quelques pièces dans une urne, je les remercie vivement, les laisse à leur ménage et repars vers la fin de la Terre...

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1) L'arrivée au petit port de Cee  sous une pluie diluvienne... --- 2) Entre Corcubiòn et Amarela, dommage qu'il fasse si mauvais, je peux prendre toutes ces photos grâce à mon parapluie... le coin à l'air d'être magnifique ! --- 3) Au loin on voit Corcubiòn je pense... --- 4) La fameuse petite église de Nuestra Señora de Areas de Fisterra ------------   5) l'entrée originale du petit Hôtel où j'ai passé une très agréable nuit... face au petit port de Fisterra ---   6) La plage de Langosteira, où des jeunes ramassaient encore des plaques de goudron... suite au naufrage d'un Navire, le 19/11/2002 le Prestige des Bahamas se brise en deux au large de La Galice, 70 000 tonnes de fioul se déverse dans l'Océan...

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                                                                              Mon jardin fleuri,

1) Dans mon jardin de fleurs, la Reine est bien la Rose; --- De sa robe élégante, c'est une bien belle chose, --- Des parfums odorants des Lis et des Lilas, --- Des saveurs sucrées des Jacinthes et Mimosas...

2) Aux distingués Glaïeuls et superbes Iris, --- Bien multiples oeillets et de très étranges Lis, --- J'effeuille les Marguerites sur les Myosotis, --- Un bouquet de Lin avec des Volubilis...

3) Des Hélianthèmes communs, j'ai de très belles Pensées, --- De belles Nigelles près de mystérieuses Orchidées, --- Je coupe les Marguerites près des belles Giroflées, --- En cueillant des Tulipes et gracieuses Centaurées...

4) Dans mon beau jardin fleuri où je me repose, --- Prés des Ancolies et un Rododendron rose, --- Puis énivré de tant de grâces, j'écris une prose, --- Arnica ou Pétunia, rien ne vaut ma Rose.

5) J'ai osé partir sur d'interminables longs Chemins, --- Dans la Nature, découvre de merveilleux jardins, --- En allant vers Santiago de Compostela, --- Vers la Cathédrale et Cabo de Fistera.

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Toutes ces photos ont été prises sur le merveilleux Chemin du Levant qui part de Valencia.  

Pour voir les photos de plus près, cliquez 2 fois dessus...                                                                                                                                                                                                                                

écrit à Ahuy le 20 Juin 20009.

Ami Gilbert d'Ahuy.

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19 avril 2012

37 - J - Festin de Roi pour un pèlerin à Astorga.

   15 Mai 2003. Ce matin je prends mon petit-déjeuner au Gîte de l'Hospitalet d' Orbigo : Café, beurre, pain cuit dans de l'huile d'olive et sucré, et enfin une orange... le tout tenez-vous bien pour la modique somme de 1€50 ! si, si...je n'ai pas oublié de zéro...Je ne sais pas si ça existe toujours et au même tarif, mais j'ai trouvé ça fort sympathique, pour une fois on n'est pas pris pour des pigeons.

   Je démarre tranquillement repu, avec ce matin une petite gelée blanche, il ne faut pas oublier que dans bien des endroits en Espagne, on marche sur des plateaux situés entre 7 et 900m et quand les nuits sont belles, le froid descend rapidement, un peu comme dans les déserts... Seulement voilà, vers 10h du mat lorsque le soleil est assez haut, la température monte à toute vitesse, j'enlève presque tout et ne garde qu'un tee-shirt très fin, je suis en nage... pour faire une cure d'amaigrissement, je vous jure qu'il n'y a pas mieux... j'ai toujours perdu à chacun de mes voyages entre 5 à 6 kgs en 4 à 5 semaines... soit 1 kg par semaine!

   Cette fois l'étape est charmante, beaucoup moins plate et on grimpe progressivement dans de petits vallons un peu boisés et il fait enfin très beau. Je m'arrête un quart d'heure à la croix de Santo Toribio où l'on a une superbe vue sur la ville d'Astorga, à cet endroit je suis rejoint par notre ami Tony l'australien et Jane ( Djinn ) une anglaise que Tony a rencontré la veille à Orbigo, puis Paule la canadienne, une artiste peintre de Montreal, qui est en pleine forme mais me dit qu'elle ne sait pas si elle ira plus loin qu'Astorga cette année, c'est son problème!  elle file de suite, je lui dis :" hasta luego y buen camino amiga Paule ".

   Je repars seul sur mon chemin et dès le premier Bar, je m'arrête boire une bonne caña    ( bière pression ) où je retrouve avec plaisir le sympathique Titus d'Heidelberg un allemand, nous aurions fait une belle paire d'amis tous les deux, très romantique, aimant tous les Arts, peinture, musique, poésie etc... ce Chemin de Compostelle est une vraie Tour de Babel. Comme il a des courses à faire, on se sépare au centre-ville et avant de rejoindre l'Auberge des pèlerins, je visite la ville, la superbe Cathédrale très imposante et d'un très beau style, ensuite je me dirige vers le Musée de Gaudi, suite au conseil de l'amie Paule, et que je n'ai pas regretté, ce bâtiment curieux par son style que j'ai trouvé beau personnellement, très original, ce Musée est réservé au Pèlerinage de Compostelle et aux pèlerins à travers les siècles, c'est vraiment à voir ( Muséu de los Caminos ).

   Ensuite je commence d'avoir une petite faim de loup " Aouuuuhhh ! " en passant dans une ruelle, je vois " Bar à tapas..." Olé ! où je me suis fait bien avoir, ce n'était pas de leur faute, mais de la mienne, because il ne faut pas confondre " Tapas " et " Platos "... je demande la carte à la patronne puis lui fait ma commande, celle-ci est médusée et surprise il me semble : un plato de calamars frits, un autre de crevettes cuites dans l'huile à l'ail et chaudes et pour finir 2 tranches de poissons avec des frites et petites croquettes....... tout ça en pensant que c'était des tapas ! Que nenni... le tout avec une caña grande, un grand bock de bière et tout ça pour 10 euros !!! La patronne m'emmène dans une petite salle à côté du Bar où je suis seule, en me faisant des beaux sourires... tu penses! j'ai compris ensuite le pourquoi de ces sourires d'ange... Dès le 1er plat, j'ai réalisé mon erreur... Tant pis! nos maigres pitances de pèlerins ne nourissent pas assez notre homme... j'ai alors pris un gros fou-rire, heureusement que j'étais seul dans mon p'tit coin!

   Eh bien, tenez-vous bien... j'ai tout mangé sous l'oeil amusé de la patronne, c'était tellement bon et quand on est pèlerin au long cours et surtout affamé, en prenant mon temps bien sûr, j'ai eu le temps d'écrire mon étape du jour sur mon carnet de route, bien sûr j'ai recommandé une autre caña sous l'oeil amusé de la doña Maria, j'ai entendu plusieurs fois son nom depuis la cuisine, qui pour me faire plaisir me ramène la bière avec un bon gâteau à la fraise! en me disant que c'était offert par le patron !!! Yes ! Je bois même ensuite 2 cafés solos qu'ils n'ont pas voulu encaisser et je ne vous dis pas qu'après ce Festin royal, j'ai eu du mal à charger la mule, je me suis tout de suite dirigé vers l'Auberge où je me suis affalé dans le premier lit que j'ai trouvé et j'ai fait une " siesta " de 2 heures...

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1) La Cathédrale d'Astorga, très imposante mais difficile à prendre, elle est noyée par les autres constructions d'immeubles...dommage! -- 2) Croix de Santo Toribio où j'ai retrouvé Tony, recteur de l'Académie de Sydney en Australie et pour la dernière fois l'amie Paule de Montreal -- 3) L'arrivée à Astorga, il fait plus de 40° à ce moment-là... -- 4) Le Palais épiscopal " Romantisme délirant conçu en 1889 par l'architecte Gaudi " 5) Le Palais devenu Musée des pèlerins depuis, 3 étages et 1 sous-sol, à côté on aperçoit la Cathédrale d'Astorga. -- 6) Au petit Bar-Resto de Molinaseca, repas d'adieux avec l'ami Titus d'Heidelberg, il continue ce jour-là jusqu'à Ponferrada, un sacré marcheur!

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                                                                   Le vent et le poète pèlerin,

1) Nous sommes bien comme les vents, -- Parfois doux et violents, -- A la pointe de notre plume, -- Comme une cheminée fume...

2) Volent au loin nos poèmes, -- Pour vous dire des " je t'aime! ", -- Ecrits par un poète, -- Qui a le coeur en fête...

3) Nous sommes bien comme les vents, -- Des mots bien insolents, -- Les poètes imprudents, -- Comme des vents impudents...

4) Il passe comme un vieux songe, -- Quand la Poésie ronge, -- Le vent et le poète, -- Qu'aucun obstacle n'arrête...

5) Ces vents sur ces Chemins, -- Inspirent le pèlerin, -- Il naît une Poésie, -- Qui illumine sa vie!

6) Poète et pèlerin, -- Des grands vents du Chemin, -- Vers St-Jacques qui l'attend, -- Son ami c'est le vent... 

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écrit à Ahuy le 29 Mars 2010

Ami Gilbert d'Ahuy.                               -------------------------------------------------

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21 avril 2012

38 - K - Le Don Quichotte du Pont d'Orbigo

 Peu de temps après la grande ville de Leòn, à environ 38 kms, on arrive au petit pueblo d'Hospital de Orbigo, célèbre par son Pont médiéval long de 204 m et avec 20 petites arches, qui a dû être construit sur ce Rio aussi long, à causes de marécages inondables après de forts orages le long de ce Rio...

  Il porte en son centre deux colonnes monolithiques dont l'inscription commémore le célèbre combat chevaleresque du Paso Honroso de Armas : en 1434, don Suero de Quiñones, en l'honneur d'une Dame de très grande beauté qui habitait ce village, défia avec 9 compagnons léonais, tous les preux chevaliers qui voudraient franchir ce Pont. 

  Le combat dura 1 Mois, on rompit trois cents lances et il y eut 1 mort. Les vainqueurs allèrent déposer un collier d'or à Compostelle en l'honneur de ce combat, collier qui est toujours porté par le buste processionnel de Saint-Jacques le Mineur. Un poème du Duc de Rivas évoque ce combat. Ce Don Suero de Quiñones mourut 24 ans plus tard, de la main d'un ancien adversaire. 

   Don Gutiere Quijada, nom qui était aussi celui d'un aïeul de la femme de Cervantes, personnage très original. De sorte que Quiñones et Quijada ont probablement servi de modèle au Don Quijote de la Mancha ( Don Quichotte de la Mancha ). Les rives de ce fameux Pont avaient auparavant vu d'autres batailles:en l'an 456, les Wisigoths y repoussèrent les Sueves et au Xe siècle, Alphonse III y vainquit les Maures...

   Les hospitaliers qui accueillaient les pèlerins à l'Hospital de Orbigo:il y avait dès les premiers temps un village  de Puente de Orbigo sur la rive gauche, mentionné en 1173. Mais à la même époque, la belle Doña Mencia fit édifier sur l'autre rive une église de San Juan Baustista pour les pèlerins de Compostelle, qui fut cédée en 1184 à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, celui-ci construisit un Hôpital qui devint l'Hospital de Orbigo et qui éclipsa le village précédent. Cet Hôpital fonctionna jusqu'en 1850. Un calvaire de pierre se dresse actuellement sur ses ruines et l'église Sainte-Marie conserve une Croix de Malte.

   ( J'ai relevé ces textes sur un guide de pèlerin : Le Chemin de Saint-Jacques en Espagne, de Rando éditions de Georges Véron et Louis Laborde-Balen )  ISBN 2-84 182-077-7

Ami Gilbert d'Ahuy.

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1 et 2 ) Le fameux Pont médiéval d'Orbigo --- 3) Famille s de cigognes installées sur un petit clocher à Valverde de La Virgen --- 4) Eglise de l'Hospital d'Orbigo où l'on voit à nouveau des cigognes...

Ami Gilbert d'Ahuy.

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Don Quichotte de La Mancha ( don Quijote de la Mancha ) écrit par l'ingénieux et grand poète espagnol Miguel de Cervantes que je vous invite à lire, si vous ne l'avez jamais fait et si vous projetez un jour de faire le superbe Chemin du Levant, qui part de Valencia et traverse les grandes solitudes de la Mancha où se déroule les aventures de don Quichotte, car il est clair qu'en passant dans cette Région, vous serez imprégnés par ce Roman de Cervantes où vous y découvrirez de savoureux poèmes de l'auteur : 

Féru de littérature épique, Alonso Quixada se proclame " Chevalier Don Quichotte ". Pour vérifier si les romans de chevalerie disent vrai, le voilà parti en quête d'exploits, affublé d'une armure rouillée, d'un piètre destrier la vieille Rossinante et de Sancho Panza, son fidèle écuyer. Dans sa frénésie, il prend les auberges pour des châteaux, les moulins à vent pour des géants et les paysannes pour de nobles dames...

Il est clair que d'après l'auteur, l'ami Don Quichotte avait des penchants pour les Dames, la preuve tous ces prénoms de femmes tout au long de ses aventures : Camille, Léonelle, Dorothée, Urgande, Angélique, Eulalie, Zourayda, Clara etc...etc... et bien entendu Dulcinée, la femme magnifique et idéale qu'il s'est inventé...

C'est pour cela qu'un soir dans un gîte rural : Casa Rural El Balcòn de Mancha, en fait un véritable petit appartement pour 20€ la nuit dans la très jolie Cité de Tembleque, étant seul depuis plusieurs jours, j'ai décidé de finir d'écrire ma petite version de l'ami Don Quichotte :

                                       L'Ami Don Quichotte de La Mancha de l'ami Gilbert,

Parti sur des grands Chemins au coeur de l'Espagne et de La Mancha, vivant ses fantasmes et ses rêves d'aventures en chevauchant sa vieille Rossinante fatiguée et usée, et accompagné par son fidèle écuyer l'ami Sancho Panza qui veillait son Maître avec grand dévouement et résignation...

Il est parti pour défendre l'honneur de sa belle Dulcinée, inventée dans ses rêves d'aventures... Et comme bien des hommes vieillissants au terme de leur vie, tous leurs sens affaiblis par l'usure du temps inexorable, leur corps endoloris de douleurs grandissantes, vivant avec passion leurs fantasmes délirants et rêves impossibles, sachant bien que leur corps n'a plus maintenant 20 ans !

Et que toutes ces merveilleuses femmes éclatantes de beauté, qu'ils ont admirées, convoitées et adulées tout au long de leurs petites vies misérables, et qui toutes ont refusé leurs sublimes amours, pour n'offrir leurs corps admirables qu'à leurs chers aimés...

En vivant ses fantasmes dans de grandes solitudes, l'ami Don Quijote de la Mancha se battant avec acharnement contre les bras immenses de ces géants ayant pris la forme de grands moulins blancs, avec sa valeureuse lance usée et inutile, contre d'invisibles ennemis imposants et menaçants, venus tout droit d'un autre Monde, pour prendre la virginité de l'être adoré...

Cachés au fond de son âme et de son coeur meurtri, tous les refus de ces belles coquettes qui l'ont refusé, après avoir méchamment enflammé ses désirs inassouvis, vilaines coquines qui profitaient de leur trop belle beauté, pour faire souffrir ainsi, tant d'hommes malheureux, qui se meurent très lentement sans avoir brûlé tant d'amours qu'ils auraient aimés...

écrit à Baziège le 15 Avril 2009 et fini le 30 Avril 2009 à Tembleque sur le Chemin du Levant.

Ami Gilbert d'Ahuy.

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L'Ami Don Quichotte et son écuyer Sancho Panza sont présents partout sur cette partie du Chemin du Levant, en passant dans La Mancha...

De 2 à 4) La jolie ville de Tembleque -- la 5 et 6) le bel appartement de la Casa Rural " El Balcon de Mancha " à Tembleque, passez à côté juste avant au Bar-Resto " El Mirador de La Mancha " -- La 12) Tembleque au soleil Levant, je vous conseille de partir tôt pour revenir un peu sur le Chemin, jusqu'aux 2 moulins pour assister au lever du soleil... vous ne le regretterez pas je pense...

Ami Gilbert d'Ahuy.

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Petit poème relevé dans le Roman de Cervantes :

1) Je suis un marin de l'amour, -- Et sur cet Océan profond, -- Je vais naviguant sans espoir, -- D'arriver à bon port un jour.

2) J'ai pour seul guide cette étoile, -- Que je vois scintiller au loin, --Plus belle et plus resplendissante, -- Qu'au naufragé la blanche voile.

3) Je ne sais pas de quel côté, -- Sa vive clarté me conduit, -- Ainsi, je navigue éperdu, -- Admiratif de sa beauté.

4) De ses pudeurs inopportunes, -- De ses rigueurs et ses dédains, -- Comme nuages qui la couvrent, -- Elle nourrit mon infortune.

5) Ô doux objet de mes désirs, -- Ô étoile éclairant ma nuit, -- Si tu te dérobes à ma vue, -- Il ne me reste qu'à mourir...

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Posté par AmiGilbertAhuy à 18:00 - - Commentaires [2] - Permalien [#]