23 avril 2012

39 - L - Petites rencontres sur mes Chemins dans mes Solitudes...

   A ) Sur le Chemin d'Arles en 2004, il est midi et c'est l'heure de faire une petite pause repas, j'arrive à l'entrée d'un village, il fait très chaud ce jour-là et je remarque un joli petit banc en pierre derrière un haut mur, l'idéal pour un peu de fraîcheur, d'autant plus qu'il y a un arbuste derrière le mur... Je m'installe et mange tranquillement une petite boite de pâté de lapin, quand tout à coup! un petit couple d'oiseau, genre fauvettes au plumage gris et à tête noire qui volent au-dessus de moi et s'élancent l'un après l'autre en me rasant et en poussant des petits cris stridents.... Surpris, je regarde dans l'arbuste pour voir s'il n'y a pas de nid tout proche, mais je ne vois rien...

   Je me rassieds puis essaye de finir mon repas, tu penses! ils continuent de plus belle et de plus en plus près !!! j'ai pensé à ce moment-là au film " Les oiseaux " d'Alfred Hitchcock ( The birds ) et j'ai pensé que je les dérangeais... Alors excédé, je range mon sac vite fait, le mets sur mon dos et prends mon bâton et mon parapluie pour aller plus loin, et trouver enfin un coin plus tranquille... Au moment où je vais pour partir, je vois une vipère qui déboule du dessous du banc et passe à 1 mètre de moi pour filer au travers de la petite route...

   Ouf !!! j'ai les poils qui se dressent, j'avoue franchement que je n'aime pas du tout ce qui rampe, d'autant plus qu'elle était à quelques centimètres de mes chaussures... Je n'aurais jamais pensé que ces bestioles cherchaient aussi les bancs pour se mettre au frais... D'habitude, dans la nature, je frappe toujours avec mon bâton là où je vais m'asseoir, surtout dans les rochers. Alors question? Est-ce que je les dérangeais vraiment ? ou essayaient-ils de me prévenir ? Je ne saurai jamais! En attendant je les ai remercié vivement et je n'ai même pas eu l'idée de les prendre en photo, ni même le petit banc... La frousse, je pense!

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   B) En traversant le Gers, toujours sur le Chemin d'Arles, je pénètre dans une petite forêt bien ombragée et bien content, en effet ce jour-là c'est une chaudière dans ces collines. Je marche sur un petit chemin tortueux mais bien agréable, et brusquement dans un virage à angle droit,  je me retrouve pratiquement nez à nez avec un chevreuil, je reconnais tout de suite ses petites cornes très pointues... On est tous les deux très surpris, je le regarde les yeux dans les yeux, et, comme s'il avait été monté sur un ressort, il fait un bond spectaculaire hors du chemin et se met à aboyer comme un petit roquet, je vous jure que cela ressemblait aux aboiements d'un petit chien, il file à travers les arbres qui descendaient la colline et étonné, j'entends plusieurs autres congénères qui se mettent eux aussi à japper comme une meute de chiens... Remis de mes émotions, je reprends ma route en les entendant plus de 5 minutes...

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   C) En montant le Col du Somport, fin du Chemin d'Arles, ensuite on est sur le Chemin aragonais qui va sur Jaca et Puente la Reina. j'arrive vers l'heure du repas dans un endroit idyllique, dans une petite prairie parsemée de jolies fleurs jaunes et un panorama splendide à vous couper le souffle... Au loin on voit une superbe Montagne presque rouge... Je déballe tout sur une belle roche plate et me mets à manger ma maigre pitance du jour. Quand tout à coup! arrive un superbe papillon qu'on ne voit presque plus dans nos régions de l'Est ou que très rarement. C'est un Machaon d'une remarquable beauté, que je reconnais de suite pour avoir eu la passion des papillons dans ma jeunesse, une de plus... qu'on appelle également   " Grand porte-queues " ailes jaunes, marquées de noir et bordées de bleu, terminées près du corps par une tache rouge oculiforme. Il se pose sur ma petite sacoche ventrale où se trouve malheureusement mon appareil photo... Je le vois qui s'en va, j'en profite pour tendre ma main vers la sacoche, mais il revient obstinément dessus et cela se répète plusieurs fois... puis ayant assez joué, il s'envole élégamment butiner plus loin dans la prairie des petites fleurs jaunes... trop loin cette fois pour une photo ! tant pis pour moi...

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   Comme quoi marcher en solitaire sur des grands Chemins, Compostelle ou ailleurs, cela a quand même du bon, on ne s'ennuie jamais, on prend son temps pour déguster la Nature, et comme on est seul, pas de conversation, on marche en silence, mais ça arrive assez souvent de se parler à soi-même ou de réciter de vieux poèmes appris sur les bancs d'école. C'est excellent aussi pour y trouver une certaine spiritualité et une sagesse de l'esprit... Alors vive la Solitude !

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                                                                           La Solitude !

1) Quel bien étrange mot qu'est la solitude, --- Chacun y trouve refuge, c'est une certitude, --- Pour les raisons du choix, c'est une habitude, --- Nous ne savons rien avec exactitude.

2) Pour certains, arrive suite à une séparation, --- Pour d'autres, cela devient un choix, une option; --- La première, c'est un vague à l'âme non désiré, --- La seconde, c'est une recherche de sérénité...

3) Pour les uns, cela devient un mal négatif, --- Pour les autres, un retour en soi positif, --- Peut-on passer de l'un à l'autre, c'est possible, --- En le voulant, cela devient accessible.

4) La Solitude, un bien joli mot de la vie, --- Nous devons choisir, pour qu'elle soit bien réussie; --- Se remettre en question, est une nécessité, --- Pour passer dans ce Monde et vivre sa beauté.

5) J'ai aimé mes Solitudes sur ces grands Chemins, --- Qui ont vu passer tant de petits pèlerins, --- Dont le but final était d'atteindre Compostelle, --- Pour prier Saint-Jacques dans cette Cathédrale si belle.

6) Lorsqu'on marche solitaire dans de grandes solitudes, --- Il arrive fréquemment que son esprit s'évade, --- Et sans même le vouloir, sa pensée se balade, --- On avance tranquillement, sans aucunes lassitudes...

7) La Solitude qu'on savoure sur de grands Chemins, --- Qui a la saveur dégagée par les jasmins, --- Elle convient sans doute à de nombreux pèlerins, --- Permet d'imaginer tous ces Alexandrins...

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écrit à Messimy (69) le 19.07.2009

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Alexandrin, se dit d'un vers de douze syllabes, le grand vers français. Le nom d'alexandrin viendrait de ce qu'il a été employé pour la 1ère fois dans le Roman d'Alexandre, de Lambert le Tort et d'Alexandre de Bernay au XIIe siècle...mais on le trouve déjà dans le Pèlerinage de Charlemagne vers les années 800.

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Ami Gilbert d'Ahuy.

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1 et 2 ) Vers le Col du Somport --- 3) Le superbe Machaon --- 4) La vipère, reconnaissable à sa tête triangulaire et elle est plus courte que la couleuvre, qui elle à la tête beaucoup plus ovale et plus aplatie, qui est inoffensive, doit être même protègée --- 5) l'adorable chevreuil  voisin du cerf, mais bien plus petit,c'est un animal craintif, gracieux et de couleur fauve,qui jappe comme un petit roquet lorsqu'il est surpris et pour prévenir ses congénères--- L'arrivée au Col du Somport où il y a deux Auberges de pèlerins, une française et l'autre espagnol. Il y a un Bar-resto pour se nourrir.

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24 avril 2012

40 - M - Le Pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle

   Au début du XIe siècle, après la découverte du sépulcre de Saint-Jacques dans les Régions les plus éloignés du Monde Occidental connu, finis terrarum, Fisterra en Espagne, soit le Finistère pour la France, là où la terre se termine, les Chemins du Pèlerinage Chrétien trouvent leur aspect définitif.

   De l'Occident à l'Orient, le monde chrétien se couvre d'un Réseau serré de Voies de Pèlerinages....     En l'An 950, accompagné d'une suite de 95 personnes, l'Evêque Gotescalc du Puy-en-Velay se rend à cheval sur les lieux d'un Sanctuaire dont la réputation ne cesse de grandir en ce Xe Siècle : Santiago-de-Compostela, à partir de là et depuis plus de 1100 ans, Compostelle est devenu l'ultime but final de millions de pèlerins soucieux de vénérer le tombeau de Saint-Jacques.

   Ces marcheurs infatigables de la Foi ont si bien marqué l'Histoire de l'Europe, qu'ils sont passés à la postérité sous le nom de " Jacquets " et ont empruntés de multiples Chemins Jacquaires qui partaient du Sud de l'Espagne, du Portugal, de l'Italie, du Nord et de l'Est de l'Europe, même les anglais qui embarquaient à Plymouth et rejoignaient le Mont Saint-Michel où ils commençaient leurs pèlerinages. De nos jours, les pèlerins viennent du Monde entier: du Japon, de l'Australie, du Canada, des USA, et beaucoup d'Amérique Latine, surtout du Brésil etc...

   En Europe, majoritairement ce sont surtout les espagnols, suivis des français, des allemands, des autrichiens, des hollandais, des Belges, des suisses etc...

   Petite anecdote sur ce mélange de pèlerins venus de différents horizons : 

   Le 13 Mai 2003 à l'Auberge de peregrinos de Villadangos-del-Paramo où il y avait une superbe cuisine, tous les pèlerins du jour avions décidé de tous manger ensemble, nous étions dix à table : Deux norvégiens et huit nationalités différentes, dont un français, l'ami Gilbert, qui s'était engagé ce soir là de faire des pâtes aux petits oignons, petits lardons et petites tomates, tout cela revenu dans un peu d'huile d'olive à la poêle auparavant, je ne sais pas cuisiner, mais pour les Pâtes et les Tortillas, je suis le Roi ! Autrement les femmes avaient fait une énormes salades mélangées, quelques fromages et quelques fruits... un vrai festin! Imaginez la scène dans cette Tour de Babel où pour essayer de se comprendre un peu, on utilisait un peu d'anglais, d'espagnol, de français et de grands gestes, cela a été une soirée mémorable de franche rigolade... c'est ce qui m'a donné envie de repartir durant 9 ans sur ces grands Chemins pour y vivre ces Belles Aventures de franche camaraderie...

   Ami Gilbert d'Ahuy.

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                                                                    Que serait ?

1) Que serait ce Monde, sans amour ni amitiés ? --- Que serait notre petite vie, sans toutes ces beautés ? --- Que serait cette belle Nature, sans fleurs ni soleil ? --- Que serait tous ces écrits, sans un peu de miel ?

2) Le miel de notre vie, qui coule au fond de nous, --- Que serions-nous sans de gentils petits bisous ? --- Que deviendront les humains sur cette belle Terre --- S'ils persistent ainsi à se faire sans cesse la Guerre ?

3) Il serait temps enfin de faire une belle Ronde, --- En se donnant la main autour de notre Monde, --- De comprendre un beau jour, que nous sommes tous frères, --- Et du Nord au Sud, unissons nos hémisphères...

4) Que serait notre Planète bleue, sans toutes ces misères ? --- Si on cultivait ensemble, partout sur nos terres, --- Assez de nourriture, pour nourrir nos enfants, --- Que pour la Paix, il n'y ait plus de combattants.

5) Que serait Compostelle, sans l'Esprit du Chemin ? --- Que serait ce Voyage, sans l'âme du pèlerin ? --- Que serait ces rencontres, sans l'amour fraternel ? --- Que serait notre vie, dans cette Tour de Babel ?

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Écrit à Vaugneray ( 69 ) le 22 Novembre 2010

Ami Gilbert d'Ahuy.

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Que de moments inoubliables passés avec toutes ces rencontres éphémères, de pèlerins venus du Monde entier... où l'on essaye de se comprendre avec un peu d'anglais, un peu d'espagnol, un peu de français et beaucoup de gestes... Le Chemin de Compostelle est bien une Tour de Babel...

Ami Gilbert d'Ahuy.

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26 avril 2012

41 - N - Petite anecdote sur le Camino de la Plata.

 2 Juin 2006, je suis sur le Chemin de La Plata qui part de Séville au Sud et remonte au Nord-Ouest, en passant par le coeur de l'Espagne, ayant dormi à l'Hôtel Lindamar près d'un grand Lac et juste avant Cañaveral, après une superbe étape et ce jour-là un temps magnifique, j'arrive au Pueblo de Grimaldo où la petite Auberge des pèlerins est tenue par le Bar-Restaurant, qui se trouve juste à côté.

  Le patron qui me reçoit me donne les clefs de l'Auberge et me propose un menu pas très cher, tarif pèlerin. N'ayant plus guère de nourriture, j'accepte volontiers et ne suis pas déçu, la patronne d'une quarantaine d'années fait une excellente cuisine familiale, avec qui j'ai très vite sympathisé, et pendant le repas,  elle me conseille de quitter le camino normal pour demain et de faire un détour dans la très belle ville de Plasencia, qui curieusement est hors chemin et c'est bien dommage!

  Réflexion faite, pourquoi pas? je l'écoute et décide de m'y rendre et comme j'ai bien fait... La Plaza Mayor est trop belle, avec un grand Jaquemart qui tape sur des cloches à chaque heure, juste au-dessus de la l'Ayutamiento ( Mairie ). N'ayant rien réservé pour la nuit et ayant eu la bonne idée dès mon arrivée, d'aller boire une petite bière fraîche au Bar Goya, où on m'indique de suite un petit Hôtel recommandé par le Guide du Routard, situé non loin de là...

  Cette petite ville m'a charmé immédiatement, en arrivant à l'Hôtel, je suis accueilli très chaleureusement par le patron, je demande le prix qui est très correct, et en plaisantant je propose à cet homme charmant : si je prends 2 nuits, puis-je avoir un peu moins cher? il me répond: no problema Señor, je vous fais un tarif de pèlerin! ça marche... de plus, le petit déjeuner est compris et c'est un véritable buffet où l'on peut se servir à volonté!

  Après une bonne douche et des vêtements propres, je remonte en ville, au Bar Goya bien entendu que j'ai remercié pour l'Hôtel et que j'ai adopté pour cette pause dans mon voyage. L'un des serveurs devient immédiatement un " Amigo ", je commande quelques tapas et une grande caña ( bière pression, 1 demi-litre! ), avec tous les efforts qu'on fait sur ces chemins ça passe facilement, le corps en a besoin. Il revient rapidement avec mes tapas et en plus une assiette de pommes-frites, j'ai trouvé ça très sympa!

  Puis je visite la ville et fais quelques jolies photos et après 2 h de balade je reviens forcément au Bar Goya de la Plaza Mayor... dès que je suis assis sur la terrasse, l'ami José arrive avec ma caña, une tapas et le journal du jour... tout comme si j'étais un vieil habitué depuis des lustres... Je vous avoue avoir été amusé et j'ai très apprécié ce petit geste pas très banal. Tout en lisant mon canard, les sports bien sûr! avec mon p'tit dico à la portée de la main, j'ai encore des lacunes dans mon espagnol... Voilà que débarquent deux splendides créatures, de véritables gravures de mode, qui s'asseyent à 2 tables de moi, dont l'une est une divine petite blonde aux yeux verts, c'est plutôt rare en Espagne et en face de moi, une superbe brune, genre andalouse à la chevelure charbon et aux yeux noirs de braises...

  Ne voulant pas être incorrect, mais je suis un homme qui apprécie la beauté et de surcroît pèlerin depuis quelques semaines, je baisse très discrètement mon journal de temps en temps et m'aperçois que la belle brune ne me lâche pas du regard, j'en suis même un peu gêné et remonte vivement le dit-canard tout en buvant un coup. Je tourne la tête vers le Bar à 3 mètres de là, où mon ami José me fait un petit clin d'oeil très amusé... en me montrant du regard les poupées, complicité entre hommes.

  Ce petit manège dure un petit moment, quand tout à coup je m'aperçois que la petite blonde n'est pas très contente, scène de ménage? La belle brune appelle José et règle de suite l'addition, elles se lèvent toutes deux, passent entre ma table et le Bar, la blonde me jette un regard furibond... je ne sais plus ce qui m'arrive... elle n'aime peut être pas les vieux barbus! La brune aux yeux de velours qui en passant près de moi me fait un sourire d'ange... Alors là!  Gilberto, que se pasa? Une fois éloignées, notre ami José arrive en se marrant en me disant qu'il les connaît bien, ce sont des habituées du bar et que ces charmantes demoiselles vivent ensemble... Bof! c'est leur problème, je ne suis pas sectaire dans ce domaine, chacun est libre de son corps et il peut aimer qui il veut!

  José rajoute qu'il lui semblait que j'avais le ticket avec la brune, tiens donc ! comment cela peut-il se faire, avec ma gueule de métèque, ma vieille barbe hirsute poivre et sel, mon vieux galurin à la Indiana Jones, et mes lunettes de soleil à 25€ !   Je lui dit qu'elle m'a certainement confondu avec un vieil artiste espagnol, qui a dû jouer dans des Westerns spaghettis..et j'ajoute en riant à José: !Bueno! si ces dames vivent ensemble, elles n'ont rien à faire d'un vieux bonhomme... il me répond : Si,si señor! la brune va aussi bien avec les dames qu'avec les messieurs... Bof! Pourquoi pas, après tout! c'est son droit. On était mort de rire tous les deux... Encore un beau souvenir de mes beaux voyages... ! Hasta luego amigo José !

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                                          Chemin de La Plata et du Mozarabe,

1) Ce merveilleux Chemin qui part d'Andalousie, --- De la noble Séville aux jardins magnifiques, --- Où d'étranges parfums vous paraissent psychédéliques, --- L'air euphorisant mène à la mélancolie.

2) C'est avec regret qu'on quitte cette superbe Cité, --- Pour un immense Chemin au coeur même de l'Espagne; --- Votre âme va s'envoler en haut d'une Montagne, --- Pour y découvrir une indécente grande beauté.

3) Dans des paysages champêtres règne la Solitude, --- Dans des sierras et pampas, explose la lumière, --- Des pieds de vigne par millions où vole la poussière, --- Où on se laisse aller dans une profonde quiétude.

4) Vos pas courageux vont vers des pueblos tout blancs, --- La vie coule lentement comme un très vieux Rio, --- Castilblanco, Almaden ou Monesterio, --- Dans un ciel trop bleu, volent là-haut deux beaux milans.

5) Les chemins de sable au milieu des céréales, --- D'incroyables et longues distances sans une âme qui vive, --- Dans ce monde étrange, le coeur part à la dérive, --- Vos pensées se perdent dans ces contrées idéales.

6) Après une longue marche au soleil implacable, --- On découvre un petit Bar où règne la fraîcheur! --- On peut y manger tapas, raciones, quel bonheur ! --- Le sourire inoubliable d'une serveuse aimable.

7) Que de beaux souvenirs de ces ville lumineuses, --- Posées ça et là par une société humaine, --- Caceres, Plasencia, Merida la romaine, --- Animées et vivantes, comme de superbes danseuses...

8) Et lorsqu'enfin arrive la fin de votre voyage, --- Qu'un soleil rouge plonge dans l'Océan lentement, --- Et que les étoiles s'allument dans le firmament, --- Au fond de soi on se dit : mon Dieu quel dommage !

                                        Car tout dans cette vie a une Fin !

écrit à Ahuy le 27 Janvier 2011, suite à des notes retrouvées dans mon carnet de route de 2006.

Ami Gilbert d'Ahuy.

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 1) et 2) Placensia, le jacquemart et le Bar Goya sur la Plaza Mayor. --- 3) et 4) deux cyclistes pèlerins et l'ami Gilbert devant le symbole du Chemin de la Plata : l'Arche romain de Cappàra. 5) La Plaza San Pedro Alcàtara " El Rey Alfonso VIII " --- 6) El Puente Romano sur le Rio Jebre.

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28 avril 2012

42 - O - Escale à la ferme de Gaineko Extea

  Samedi 25 Mai 2002, cette année nous sommes passés rapidement de l'Hiver au Printemps précoce et brusquement à l'été chaud! Il ne manquait plus que l'Automne pour faire les quatre saisons!

  Le Gîte à Navarrenx est super sympa, accueil chaleureux de l'Abbé qui est adorable, à 18h nous sommes reçus à l'église du pays par un paroissien qui nous fait l'historique de Navarrenx et du bon Roi Henri IV. Puis à 18h30 rendez-vous pour le pot de l'amitié à la Mairie, je ne sais pas si c'est toujours de coutume, mais je ne suis pas prêt d'oublier le formidable accueil de ce charmant pays... par contre, il n'y a plus de lit dans le Gîte et je décide de dormir dans le couloir, sur mon matelas en mousse, on est aventurier ou pas! Mais à partir de 3h du mat, c'est le défilé des uns et des autres pour aller aux toilettes, la moyenne d'âge ce jour-là est de la soixantaine passée dans le gîte et ça se comprend...du coup! lumières qui s'allument, chasse d'eau tirée...glouglouglou! et pour finir, il y a dans la chambrée à côté des ronflements de vieilles locomotives..........de ce fait, sommeil en morse : titi ! tata ! tatatiti...! C'est la vie de pèlerin !

  Ce matin départ à 7h30, il fait déjà très doux, la veille j'ai fait cuire 6 oeufs dans un Bar, pas de problème quand c'est gentiment demandé, avec un petit saucisson très sec et une orange, ce sera mon repas de midi... Je débarque dans la ferme de Gaineko Extea,  terme de ma nouvelle étape en pleine forme, malgré une nuit presque blanche, il fait toujours beau et de plus en plus chaud, et j'arrive au beau milieu des cochons, poulets, poussins, dindes, chiens etc...etc... ça sent bon la Campagne française et cela me rend heureux!

  Dès mon arrivée, le patron et agriculteur de la ferme m'offre une bière, il m'a l'air de suite d'être un homme super sympathique, il aime beaucoup mon vieux borsalino noir qui ressemble paraît-il comme deux gouttes d'eau au feutre noir de son grand-père... il me parle alors de lui avec un grand respect et beaucoup d'émotion, encore un qui a aimé son vieux papi! En fin de soirée, je rencontre pour la 1ère fois l'ami Jean-Pierre de Noisy-le-Roi et depuis ce jour, nous sommes restés de grands amis, il vient régulièrement à Dijon où vit sa soeur. 

  Le repas du soir est pantagruélique pour nous pauvres pèlerins : Garbure servie 2 fois! jambon maison extra, un délice de Roi! poulets de ferme élevés aux grains et en plein air, on peut dire en pleine cour... ou basse-cour... salade du jardin fraîchement cueillie arrosée par une petite source qui dévale de la colline et serpente dans le jardin..., plateau de fromages de chèvres faits maisons... hummm! j'adore... ah! j'oubliais un Kir comme apéritif, c'est plutôt étonnant dans cette Région et on est loin de Dijon... Une pérégrine très originale n'a pas arrêté de rire et a mis beaucoup d'ambiance autour de la tablée, faut dire qu'elle a avalé son Kir plus celui de Jean-Pierre qui ne boit jamais  d'alcool et un autre ami pèlerin de Bretagne n'a pas arrêté de raconter des histoires drôles, voir un tout petit peu tantinet cochonne, c'est normal on est dans une ferme où les cochons vivent en liberté... et pour finir, un jeune pèlerin italien venant de Turin, l'ami Andréa, qui s'est mis à chanter avec une voix chaude et agréable, j'en ai encore la chaire de poule rien que d'y penser... Voilà ce que l'on peut vivre entre pèlerins venus de tous les horizons et c'est pourquoi j'ai tant aimé ces merveilleux Chemins de Compostelle...Au fait! j'ai oublié dans le menu: entre la garbure et le jambon, il y avait une délicieuse omelette aux ceps et un énorme gâteau au chocolat pour finir... Bon Appétit !

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2) et 3) La ferme de Gaineko Extea, juste après Navarrenx où l'on voit le linge qui sèche au-dessus des cochons et de la basse-cour... 4) L'ami Jean-Pierre le lendemain... 5) Je le retrouve 1 an après au col de O Cebreiro en 2003, tout à fait par hasard... 6) La croix au-dessus de O Cebreiro incrustée de petites pièces de monnaie...

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                                                       Les Musiques des quatre Saisons,

                                                              I) Romance du Printemps:

1) Les musiques douces des harpes du Printemps, --- Enchantent mon coeur d'une joie infinie, --- Tout rayonnant quand revient la vie, --- Des jours nouveaux, arrive le Printemps.

2) Je me rappelle ma jeunesse d'avant, --- Avec la douce brise qui m'emmène, --- En moi une belle romance s'égrène, --- Et je m'en vais heureux comme avant.

3) Les cordes vibrent sous les doigts du vent, --- En créant une nouvelle mélodie, --- Qui vient chasser ma mélancolie, --- À qui je dis " Adieu! " et " Bon vent! "

                                                                      2) Chant de l'été:

1) Les voix douces des moissons de l'été, --- Ravissent nos tympans avec magie, --- Ensorcellent nos instants de folie, --- Quand vient l'heure du Solstice de l'été.

2) On se souvient des belles fleurs d'antan, --- D'une jeune belle femme couronnée d'épis, --- Souriant à un beau jeune homme épris, --- Il reste des beaux souvenirs d'antan.

3) On pense aux étés de notre vie, --- À ces belles musique qu'on a aimées, --- À ces très fortes lumières azurées, --- Viendra le temps de la fin de vie.

                                                                       3) Mélodie d'Automne:

1) Quand résonnent les tristes flûtes d'Automne, --- Que la nature rougit de plaisir, --- Que mûrit la belle pomme du désir, --- Fuit la vie à l'équinoxe d'Automne.

2) Arrive bientôt le temps des vendanges, --- Quand deviennent pâles les lumières du ciel, --- Quand les couchants sont couleur de miel, --- Viennent les fraîcheurs des fins des vendanges.

3) Triste saison, annonce la vieillesse, --- Et à nouveau la fin d'une Année, --- Comme notre vie, elle est bien rythmée, --- Volent les regrets d'une douce vieillesse...

                                                                       4) Triste complainte de l'Hiver:

1) Quand les flûtes froides amènent l'Hiver, --- De légers flocons qui volent au vent, --- La bise glaciale, triste hurlement, --- La désespérance de l'âpre hiver.

2) L'Hiver drapé de son manteau blanc, --- Couvre les pauvres ramures dénudées, --- Leurs beaux costumes de feuilles envolés, --- Pauvres squelettes dans cet univers blanc.

3) Dans les grands espaces, il a neigé, --- Vont ainsi les saisons de la vie, ---Arrive le temps de la nostalgie, --- Sur nos têtes vieillies, il a neigé...

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Imaginé sur mes Chemins et écrit à Ahuy le 14 Mars 2011

Ami Gilbert d'Ahuy.        

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30 avril 2012

43 - P - Hospitalier à Baziège sur le Chemin d'Arles.

 Dimanche 12 Avril 2009, nous somme le Dimanche de Pâques et je suis hospitalier au Gîte de Baziège sur le Chemin d'Arles, juste avant la belle ville rose de Toulouse, ceci pour 2 semaines. Ce Gîte est géré par l'Association jacquaire " Les Amis des Chemins de St-Jacques en Occitanie située au  28 Rue de l'Aude 31500 - Toulouse ".

  Ce matin il pleut des seaux et il fait très mauvais... Après le départ de tous les pèlerins, rangement du Gîte, je change les housses des lits utilisés et vu le temps, je décide d'écrire un texte de façon un peu poétique : La Charte des Hospitaliers tout en écoutant Radio Classique. Tout à coup j'entends la speakerine annoncer qu'ils allaient diffuser la Messe de la Cathédrale de Santiago de Compostela en direct... moments très agréables qui me rappellent de beaux souvenirs de ma première arrivée à Saint-Jacques-de-Compostelle en Juin 2003.

   La matinée passe ainsi agréablement, puis je mange des restes et après un petit café je m'en vais m'étendre un peu pour faire une petite sieste. 14h30! j'entends sonner au bas du Gîte, cela me réveille bien sûr, j'enfile une laine polaire et descends pour ouvrir... plus personne! je cours vers la rue principale et aperçois une jeune pérégrine sous la pluie, je la rattrape et lui demande si c'est elle qui vient de sonner. Elle ne parle pas un mot de français, mais un peu d'anglais et super bien l'espagnol, elle me répond oui et nous revenons vite fait au Gîte où elle peut enfin se réchauffer, car elle est trempée et transie, c'est Elea, prof disclectique à Ober Marlen en Allemagne...

  Une fois installée et après avoir pris une bonne douche chaude je lui propose un bon chocolat bien chaud qu'elle accepte volontiers, et tout en buvant elle me demande en espagnol où on prend le Bus ou le train pour Toulouse le lendemain matin, Lundi de Pâques ! paraît-il qu'on lui a dit dans un Office du Tourisme il y a quelques jours, qu'il n'y avait pas de problème à Baziège. Je suis assez perplexe, un Week-end de Pâques, ça m'étonnerait beaucoup... Je lui dis alors que j'allais de suite me renseigner au pays. Je m'habille, prends mon grand parapluie et fais le tour du village où bien sûr on me dit qu'il n'y aura aucun service ni de Bus, ni de train ce jour-là, ça se corse, Elea doit prendre un train à 10h55 en Gare de Toulouse pour revenir sur Montpellier où elle prend un avion pour rejoindre l'Allemagne...

  Je reviens au Gîte et l'annonce à la jeune Elea qui est catastrophée. Je lui propose de prendre un taxi, mais son voyage lui a coûté déjà assez cher... alors je regarde sur une carte IGN pour voir le nombre de kilomètres pour rejoindre à pied Ramonville où il y a le métro qui la mènera en Gare de Toulouse, environ 18 kms par le canal, c'est faisable en partant très tôt vers 4h30! Sur le coup elle hésite et je lui dis alors que je l'accompagnerai un bout, " esta bueno! " me dit-elle!

  Arrivent deux canadiens super sympas, tous deux enseignants en retraite, Michel de Sherbrook et Jean de St-Colomban. Ils sont vraiment charmants ces deux-là, comme souvent nos cousins canadiens français. Comme c'est Dimanche et que plus rien n'est ouvert au pays, je leur propose des pâtes aux petits lardons et oignons, c'est ok pour les hommes mais Elea me dit qu'elle ne peut pas manger des pâtes à cause du gluten, ça lui fait des allergies. C'est pas grave, je lui propose des pommes de terre avec de la bonne crème fraîche et du gros sel... ya! ya! me dit-elle! L'ami Michel nous dit que chez lui il fait la cuisine, pas de problème amigo, je le laisse tout faire, il est content et moi aussi... En contrepartie j'ouvre une bouteille de muscat que l'ami Pierre de l'Association de Toulouse m'a offert hier matin, ça m'arrange, car je ne bois que de la bière ou du panaché, coupe des rondelles de saucisson et ouvre un paquet de ships...

  Notre repas a été super sympa, j'ai ouvert une bouteille de rouge offert par un pèlerin, ils m'ont vidé les deux bouteilles à trois! les canadiens sont de bons vivants et Elea ne parlant qu'espagnol, je fais l'interprète, on rigole des bons coups et à 23h passé, je regarde la jeune allemande et lui indique ma montre, il va falloir dormir, si elle veut se réveiller à 4h du mat! il y a quand même les 18 bornes qui l'attendent!

  13 Avril, Lundi de Pâques, je me réveille à 3h45, Elea est déjà levée, on déjeune ensemble et on part vers les 4h20... il fait nuit noire, je l'accompagne jusqu'à Montgiscard où là, le chemin du Canal du midi  est assez éclairé par de nombreuses maisons, des lampadères allumés et la ville de Toulouse qui approche, à l'écluse on s'embrasse comme de vieux amis : Adios Elea la petite allemande avec qui je n'ai parlé qu'en espagnol... je reviens sur Baziège sous une pluie fine, pas de problème, j'ai mon parapluie. En arrivant je retrouve mes canadiens en train de déjeuner, je rebois un petit café avec eux et décide de les accompagner eux aussi jusqu'à Montgiscard, au total 16 bornes de marche ce matin, excellent pour se maintenir en forme... c'est ça la magie du Chemin.

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1) Elea la jeune allemande et les deux canadiens, Michel et Jean. --- et diverses photos sur le Canal du midi, une photo le jour de la Course de Riquet, la 3ème et le petit port de Montgiscard avec son lavoir. 

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Un hospitalier est une personne dévouée, qui sur les Chemins de Compostelle, en France comme en Espagne, s'engage bénévolement pour tenir un Gîte ou une Auberge de pèlerins pour une certaine période,  souvent un ancien pèlerin ou ancienne pèlerine,  ayant été au moins une fois à Saint-Jacques de Compostelle, pour les accueillir avec le sourire, avec son expérience et avec toute son amitié.

                                                       La Charte de l'Hospitalier,

1) Un hospitalier est avant tout un pèlerin, --- Qui a effectué un long Chemin, --- Vers Santiago de Compostela plusieurs fois, --- En le faisant à pied avec toute sa foi.

2) Dans l'esprit de fraternité et de partage, --- Pour des rencontres humaines quelque-soit l'âge; --- De ces merveilleux pèlerins venus du Monde, --- Qui se donnent tous la main pour faire une ronde.

3) Il a le sens de l'accueil et le don de soi, --- À l'écoute des autres et l'oubli de son moi ; --- Avec le sourire il présente ce havre de paix, --- Va avec plaisir au devant de leurs souhaits.

4) Dans le souci de l'autre il gère ce petit lieu; --- Avec fermeté et tact, sans vivre au milieu, --- De ce petit monde passager, l'instant d'un soir, --- Aide certains, pour la suite de ce Chemin de gloire.

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Imaginé et écrit au Gîte de Baziège le 12 Avril 2009.

Ami Gilbert d'Ahuy.

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03 mai 2012

44 - Q - Dame Nature des grands Chemins.

  À celui qui sait se lever et partir très tôt, juste avant l'Aube blafarde et l'Aurore naissante, dans une douce pénombre Dame Nature se réveille tout doucement dans les étangs sombres, où surnagent quelques nénuphars blancs. Les petites grenouilles vertes finissent peu à peu leurs Concertos de nuit, parfois angoissants par leurs résonances métalliques, dans le silence absolu finissant la nuit, pour laisser progressivement place aux merveilleux gazouillis de nos chers petits amis les oiseaux, qui commencent de s'éveiller au fond de leurs nids douillets...

  Puis les premiers rayons d'or apparaissent à l'Est, en offrant d'étonnantes couleurs dorées, qui très rapidement, le temps de quelques instants fugitifs, passent du rose pâle au rose plus rouge, pour virer à l'orange dorée et aux ors éclatants de lumière...

  C'est à cet instant précis d'une nouvelle naissance du jour, que Dame Nature réveille rapidement tout ce petit monde invisible de lutins et fées clochettes qui vont danser dans les doux rayons du soleil, les odeurs et effluves odorantes s'élèvent lentement des thyms, romarins, divers sauges et fleurs printanières d'arbres fruitiers. Ces petites fleurs ont elles aussi fini leur nuit et illuminées par ces beaux rayons d'or, ouvrent tout doucement leurs belles corolles lumineuses, pour offrir leur hymen et leurs sucs odorants, à tout un petit monde d'insectes affamés : frelons, guêpes, bourdons noirs et nos merveilleuses petites abeilles infatigables, commencent un ballet incessant, pour nous préparer à nous les humains, un nectar de miel parfumé...

  Elles volettent de fleurs en fleurs, des églantiers roses et blancs, aux pommiers, poiriers, cerisiers, pêchers, pruniers, orangers et citronniers odorants et bien d'autres... En se régalant pour peu de temps des fleurs d'acacias le long des chemins, des vergers et prairies vertes, couvertes de millions d'adorables pâquerettes blanches.Toutes ces divines créations de Dame Nature parfument ainsi notre heureux passage en cette heure matinale, sans oublier les petites myosotis, pervenches et coquelicots rouges de plaisir aux douces caresses chaleureuses des premiers rayons d'or...

  Les champs de colza à l'odeur âcre, nous émerveillent par leurs parures dorées jaunes éclatantes qui tranchent avec les multiples verts différents des prés, cultures et petits bois, ainsi que des teintes différentes des terres fraîchement labourées. De gentils lapereaux aux oreilles dressées, tout étonnés de nous voir en ces lieux isolés à cette heure matinale, détalent brusquement dans les petits fourrés tout en montrant leurs petits derrières tout blancs... un lièvre affolé ne sait plus par où décamper, avec des grands sauts désordonnés un peu gauches et ridicules...

  Et lorsque notre chemin débouche au beau milieu des sierras et des pampas, nos adorables petites alouettes, font un ballet délicieux et musical au-dessus de nos têtes, en nous enchantant de leurs chants mélodieux dans l'azur des cieux...

  Toutes ces merveilles se méritent un peu, en se levant très tôt et en partant sur de grands chemins solitaire naturellement!  Car c'est dans ces douces solitudes que l'on peut communier totalement avec Dame Nature...

  Merci Dame Nature, tu nous enchantes par tant de splendeurs et tes beautés nous font aimer notre vie passagère ici-bas...

  Écrit à Baziège le 16 Avril 2009

Ami Gilbert d'Ahuy.

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De l'Aube aux couleurs différentes chaque jour, aux couleurs et lumières dans la journée, jusqu'au soleil couchant de ma première nuit à la belle étoile en face de Tolède... Dame Nature n'en finit pas d'enchanter certains d'entre-nous... Photo 7, un lièvre qui détale sur le chemin. Photo 8, un petit lapereau se repose à la fraîcheur d'un buisson. ( Cliquer 2 fois pour agrandir les photos ).

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05 mai 2012

45 - R - Amitiés éphémères sur de grands Chemins.

      Samuel Johnson a écrit : Celui qui ne noue pas de nouvelles relations chemin faisant, se verra bientôt seul. L'homme doit constamment renouveler ses amitiés...

    En effet, c'est paraît-il une erreur de borner ses amitiés et ses relations à sa famille et à quelques amis d'enfance ou collègues de travail, qu'on a choisis dans son village, dans son quartier ou de lieux habituels que l'on fréquente régulièrement, en raison des affinités que l'on a avec eux... Celui qui veut progresser et s'enrichir intellectuellement tout au long de sa vie, doit sortir régulièrement de son milieu pour aller au devant d'autres rencontres humaines, c'est peut-être une des raisons des Chemins de Compostelle.

    11 Mai 2003 sur le Chemin des français et dans la merveilleuse Auberge de pèlerins de Sahagùn, qui est dans un ancien cloître, elle est monumentale, avec des cloisons pour faire des petites chambres de quatre personnes, où j'ai dormi et fait connaissance de l'adorable couple de Pampelune, l'amigo Santos et sa charmante épouse Mercedes ( Merce ), ce qui m'a permis d'aller visiter cette belle ville en toute tranquillité, en laissant mon sac à dos et toutes mes affaires sous la surveillance de Merce qui se reposait de son étape.

     Après ma balade au centre-ville je reviens dans l'Auberge où je rencontre une joyeuse bande de lurons et bons vivants ( que l'on retrouve plus loin, les dix personnes à table dont huit nationalités différentes, voir l'épisode de la Tour de Babel ) : Paule, l'artiste canadienne de Montréal, Morten et son ami Terje de Norvège, George d'Australie et deux allemands dont je ne me souviens plus les prénoms. Comme il n'y a pas de cuisine dans l'Auberge, ils décident d'aller manger dans un petit resto où ils font un menu à 8€. Seulement voilà, il n'est que 18h30 et les repas ne sont servis qu'à partir de 21h, comme c'est souvent le cas en Espagne. L'amie Paule qui parle couramment la langue espagnole, palabre pendant 10 mn et réussit à convaincre le patron, car l'Auberge ferme assez tôt! Il accepte de nous servir à 19h30...

    En attendant de passer l'heure, on va s'asseoir au Bar où on s'enfile déjà 2 bières, c'est là que le garçon nous propose de boire un " Pacharan , boisson alcoolisée, genre Izzara basque, pour ceux qui connaissent ( c'est préparé avec des plantes de Montagnes ) et c'est servi avec une moitié de glaçon, je peux vous assurer que ça descend comme un petit Jésus dans sa culotte... ( Expression que j'ai apprise en Bourgogne ). Comme chacun veut payer sa tournée, on s'en enfile trois d'affilée et on commence à être légèrement gais ! Moi qui habituellement refuse de boire de l'alcool pendant mes voyages sur ces chemins, j'ai souvent des problèmes musculaires à cause de cela, et bien je suis servi ! Bof !  tant pis ! on verra bien demain...

   Fort heureusement, le garçon vient nous dire qu'on peut passer à table, ouf ! Nous avons récupéré au passage deux pèlerins espagnols qui avaient repéré la joyeuse équipe... Le patron rajoute une table. Notre ami Morten s'asseoit en face de moi, une bonne trentaine d'années, tient absolument à apprendre un peu de français, et depuis le Bar, il n'arrête pas de me demander la prononciation des mots. À table, il continue de plus belle en faisant rire toute la tablée, à un moment donné il demande: Gilbert ( qu'il prononce " ddjillbère ), comment tu dis " cuillère ? " J'essaye de lui prononcer ce mot le plus correctement possible, mais rien à faire, il n'y arrive pas... Alors ras le bol! Je ne sais pas ce  qu'il m'a pris, l'ai-je entendu ailleurs?  je n'en sais plus rien, je lui dis : 

    Morten ! Les anglais disent :  hier, j'ai lavé mon " Cuuuuu hier ! ", les espagnols disent : j'ai lavé ma "Couilll" hier ! et les français disent: hier, j'ai lavé ma " cuiiiilllèrrre ! tout ceci dans un fou-rire général, d'autres personnes sont arrivées au Resto, dont 2 allemands que je retrouve 8 jours plus tard dans l'Auberge du Col O Cebreiro à 1300m... Il y en a un qui me reconnait, et vient me taper sur l'épaule, en me disant : Guten tag ! " Djilllbert ", j'ai lavé hier ma Cuiiillllèrrre... en éclatant de rire ! 

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L'ami Gilbert devant l'Auberge de Sahagùn, une vue du super dortoir et diverses beaux bâtiments de cette très jolie ville de Sahagùn.

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                                                     On n'est riche que de ses amis,

1) À quoi peut nous servir tous les trésors du Monde? --- Si notre coeur, la solitude est profonde. --- D'une vraie amitié, ainsi notre âme s'inonde, --- Alors toute notre vie devient plus faconde.

2) Qu'un ami ou amie véritable, --- Aide à vivre de façon plus aimable, --- L'amitié ne peut qu'être adorable, --- Entre les doigts glisse comme du sable...

3) On devient riche et heureux que de ses amis, --- Ce qui est propice comme rivage ou vents amis,   --- Quoi de plus douces choses que voir visages amis, --- Que diamants, or, bijoux ne valent de vrais amis.

4) L'amitié est pour cela si rare, --- J'y crois fermement et le déclare, --- C'est un miracle dans ce monde avare, --- Qui nous semble le plus souvent barbare.

5) L'ami est chose précieuse, il n'y a rien de mieux, --- Toutes les richesses ici bas ne comptent plus une fois vieux, ---  L'amitié chez les hommes est un cadeau des Dieux,  ---  Qu'on se doit d'apprécier avant de voir les cieux...

6) Les rencontres éphémères sur de grands Chemins,---Amitiés passagères qui restent inoubliables --- Dans de trop courtes soirées très souvent mémorables, --- Autour d'une tablée et d'excéllents festins.

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Ècrit à Ahuy le 20 Février 2011.

Ami Gilbert d'Ahuy.

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16 mai 2012

46 - S - Orages sur les Chemins...

 Tous les randonneurs, cheminants de grands chemins ou pèlerins, ont affrontés ou affronteront un jour les éléments déchaînés : la pluie, le vent, la neige, la grêle, les tempêtes et malheureusement ces terribles et violents orages qui arrivent sur nos chemins, là ou bien souvent il n'y a aucuns abris... Ce sont de violentes agitations de l'atmosphère, accompagnées de vent, de pluie, grêle, éclairs, foudre et grondements terrifiants.Les éléments météorologiques subissent des variations brusques au passage des orages:renforcement de forts coups de vent au sol,chute spectaculaire de la température,brusque augmentation de pression qui écrase tous les marcheurs, en alourdissant le poids des sacs à dos.

  Cela provoque généralement les affres des pèlerins et de tous les marcheurs, une angoisse extrême devant l'arrivée d'un orage, qui éclatent bien souvent dans des endroits désertiques ou n'existent nuls endroits pour se mettre à l'abri. Comme tous les pèlerins, j'ai subi tous ces déchaînements du mauvais temps lors de mes pérégrinations, mais curieusement par chance, la suerte ( souerté ) comme disent nos amis espagnols, tous ces terribles orages m'ont tous évité miraculeusement sur différents chemins de Compostelle, j'en ai pris quelques-uns en montagne en randonnée, mais jamais sur un Chemin de St-Jacques... Va savoir pourquoi ? le hasard ? la chance ? St-Jacques ou peut-être bien mon grand parapluie... Hihihihi...

Anecdotes:

    I ) En 2003,  sur le Chemin des français, le 4 Mai 2003, entre Burgos et Hornillos del Camino, juste après avoir passé Tardajos où je m'étais arrêté boire une bière dans un Bar, un gros cumulo-nimbus en forme d'enclume, qui est en fait un panache de faux-cirrus qui donne cette forme, et qui arrive au grand galop devant moi sur le chemin, tout zébré d'éclairs terrifiants et un véritable rideau de pluie se déverse dans la campagne, j'ouvre vite fait mon grand parapluie pour affronter le déluge et je continue d'avancer, je n'ai pas d'autre choix, aucun abri au milieu des récoltes, quand brusquement la pluie et les nuages se décalent sur ma gauche et passe à 200m de moi, l'orage et tout le reste s'en vont tranquillement en direction d'une petite colline ! Pas une goutte sur mon parapluie qui aurait peut être bien aimé un peu de fraîcheur... le soleil brille au-dessus de moi! L'orage est revenu dans la soirée à Hornillos, cette fois j'étais dans mon duvet bien chaud!

   2) En 2005, sur le Chemin Aragonais ( Chemin d'Arles ), le 12 Juin, du village de Borce en France au pueblo de Canfranc Estacion en Espagne, 30 bornes dans une véritable fournaise, dans la descente du Col du Somport, et peu de temps avant la fin de l'étape, des forts coups de vent et petites mini-tornades arrivent de la plaine et l'orage joue à cache-cache avec moi venant des Massifs pyrénéens, et chaque fois que j'ouvre mon parapluie aux premières gouttes, brusquement les nuages s'écartent et apparaît à nouveau un beau ciel bleu... J'arrive ainsi sans encombres à Canfranc Estacion où c'est un véritable four. Le temps d'aller manger un bout au pays et de rejoindre ma chambre réservée dans une " habitacione " ( chez Marietta ) qu'un terrible orage éclate sur le pays, des petits torrents dévalent dans les rues et ruelles, à nouveau la "Suerte !"

  3) En 2006, sur le Chemin de la Plata et du Mozarabe, le 13 Juin, de Cazalda de Valdunciel au pueblo de Villanueva de Campan, étape de 30 bornes, je pars ce matin-là à 5h30 après avoir dormi sur le sol de la cuisine, ne supportant plus les ronflements dans un dortoir exigu et mal aéré. Il fait encore nuit sur le Chemin rectiligne au départ que j'avais repéré la veille. Vers 11h30, je fais ma pause repas au dessus d'une colline et sous une pinède, avec une superbe vue sur la vallée et au loin on devine le pueblo de Villanueva de Campan vers le lointain. Il fait très lourd, le ciel se couvre  et le temps de boire mon p'tit café et de manger deux carrés de chocolat noir, quand brusquement un coup de tonnerre me fait sursauter juste derrière moi, venant de Valdunciel, donc du Sud.  Le temps de tout ranger vite fait mes affaires et de mettre mon sac sur le dos, je dévale dare-dare la colline, il me reste environ une heure de marche...   De temps en temps je me retourne et vois arriver sur moi avec une certaine angoisse, des gros nuages noirs couleur d'encre d'où partent de violents éclairs suivis de terribles grondements d'enfer, je ne suis pas fier ! je vous l'avoue... j'ouvre alors mon fidèle ami le parapluie tout en accélérant le pas, une deux, une deux, quand pratiquement arrivé dans la plaine, je vois avec un certain soulagement que l'orage file à l'ouest sur ma gauche,toujours un beau ciel bleu au-dessus de mon parapluie! étonnant n'est-ce pas!

  Puis à ma grande stupéfaction une demi-heure plus tard, je le revois qui arrive cette fois devant moi, donc du Nord, accompagné de seaux d'eau tombant des nues, je ne suis plus qu'à 1 km du pueblo de Villanueva. Énervé j'ouvre à nouveau mon parapluie, blasé et fataliste, décidément je n'en réchapperai indemne aujourd'hui! Quand, tout à coup très étonné, je le vois qui file complètement sur ma gauche, donc à l'Est... en laissant un beau petit carré de ciel bleu au-dessus du chanceux pèlerin... De ce fait, j'arrive au Bar où l'on récupère les clefs de l'Auberge compêtement sec ! sous les yeux étonnés du patron du Bar et de quelques agriculteurs du coin. Ils me demandent si je suis venu en voiture ! Que nenni ! je me suis bien tapé les trente bornes à pied et arrive à leur expliquer mon aventure d'aujourd'hui, je n'avais que juste à ouvrir mon parapluie, que l'orage changeait de direction !!! Alors tout en rigolant, le patron me dit que j'avais un parapluie anti-orages ou alors c'était Saint-Jacques qui avait décidé de me protéger ce jour-là... cela a fait rire tous les espagnols du Bar, avec qui je bois quelques petites cañas ( bière ) et avec qui j'ai tout de suite sympathisé. Puis j'ai rejoins l'Auberge où j'ai pu prendre une bonne douche et lavé mon linge, que j'ai étendu dehors et j'ai été me faire une petite sieste bien méritée... Bien entendu, j'ai été réveillé par un fort coup de tonnerre, le temps de détendre mon linge déjà sec, et devant l'entrée de l'Auberge, un véritable déluge... 1 heure plus tard arrivent 6 pèlerins espagnols, totalement trempés des pieds à la tête...

  Cela m'est arrivé encore une fois sur le Chemin de la Plata et deux fois sur le Chemin du Levant, où à chaque fois, j'ai échappé avec beaucoup de chance au déluge et souvent in extremis... Allez savoir pourquoi ? Merci Saint-Jacques ou mon parapluie...

Ami Gilbert d'Ahuy.

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1-2- ) Dans la descente du Col du Somport, juste avant d'arriver à Canfranc Estacion où j'échappe de justesse à un sacré orage. 3 ) Sur le Chemin de La Plata à Calzada de Valdunciel, les fragmentos Miliaros Romanos, ça sent l'orage, le temps est lourd... 4) Endroit où je fais ma pause repas juste avant l'arrivée de l'orage, au loin on aperçoit Villanueva de Campean, ensuite l'orage fait les quatre coins cardinaux en m'évitant ! 5 à 8 ) Sur le Chemin du Levant où les orages ont fait cache-cache avec moi... heureusement car sur les chemins rectilignes, il n'y a pas d'abris dans les champs...

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                                                                       Orage dans la sierra.

1) L'air brûle sur le chemin, avance le pèlerin, -- Devant ces espaces vides souffre d'agoraphobie, --- Seul dans ce Monde fermé, vient la claustrophobie, --- La bouche complètement sèche, avance le pèlerin...

2) La haut sur la montagne, surgit un noir nuage, -- Des grondements arrivent précédés de lumières, --- Cavaleries de l'Enfer, sorties de leurs tanières, --- Le pèlerin s'inquiète, c'est un mauvais présage.

3)Des cheminées d'air chaud s'élèvent verticalement,--Déboulent sur le sol sous forme d'advection,-Ces grandes spirales montent dans une ascension,-- Dans un drôle de concert au son intermittent.

4) Ce n'est plus le moment d'un jour alanguissant, --- Élévation de l'âme vers les choses célestes, --- ---- Quand les éclairs surgissent des profondeurs funestes, ----- Quand l'orage éclate d'un bruit étourdissant.

5) Une peur amplifiante, qui devient affolante, -Va te prendre avec force,jusqu'au fond des entrailles, --- Ta raison qui t'échappe,et bientôt tu dérailles, ---- La panique agaçante,n'est point très amusante.

6) Au fond des sierras, des visions de l'Enfer, -- Se dessinent dans le ciel d'incroyables arabesques, --- Qui balaient les espaces dans des scènes gigantesques, --- Dans une main apparaît les foudres de Jupiter.

7) Las ! qu'avoir tant vécu pour perdre la vie ce jour, --- Quand arrive l'apogée de sa belle existence, ------ Perdu dans ce Désert, avec aucune défense, ------ Lors de ce déluge tombant au fond d'un four.

8) Le chemin est boueux, le pèlerin s'épuise, --- L'eau coule tel un torrent, couleur chocolat, --- La lumière d'un éclair, donne un curieux éclat, --- Quand résonne tout au loin, un bruit qui s'éternise...

9) Arrivent des arcs-en-ciel, messages venant des Dieux, --- Rayons lumineux, de formes arborescentes, --- Descendent droit vers la Terre, de façons indécentes, --- Traces laissées par Iris, tout là-haut dans les Cieux.

10) Cette furie se calme, avance le pèlerin, --- Au loin s'éloigne l'orage, fini l'apocalypse, --- Sur ce chemin tout blanc, étrange teinte du gypse, --- Le calme en lui revient, avance le pèlerin...

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Notes retrouvées dans différents carnets de route et textes écrits à Ahuy le 15 Mai 2012.

Ami Gilbert d'Ahuy.

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03 juin 2012

47 - T - Petite mésaventure et révélation en arrivant à Tolède.

  02 Mai 2009, sur le Chemin du Levant qui part de Valencia, de Mora à Tolède, environ 35 kilomètres, peu de temps après Mascaraque et juste avant Almonacide de Toledo, j'avance tranquillement dans un silence total au milieu d'une sierra sous ma grande ombrelle, tout en prenant quelques photos de jolies fleurs parsemées ça et là dans la nature, curieusement dans cet endroit-là je découvre un petit parterre de jolis pavots roses et fleurs jaunes, et un champ de coquelicots, la chaleur augmente progressivement et je commence de transpirer sérieusement sous mon feutre noir... 

  Quand tout à coup j'entends au loin : Hello l'ami Gilbert ! Surpris, je me retourne et aperçois avec stupéfaction notre amie Yvette Terrien de Saint-Félix-de-Lauraguais près de Toulouse, qui tout en avançant de sa belle et grande foulée me fait des grands signes de la main... elle m'a reconnu grâce à mon grand parapluie et mon feutre noir. Notre amie Yvette est une formidable marcheuse, plusieurs milliers de kilomètres sur de nombreux chemins en France comme en Navarre, le Chemin de Rome, le Chemin de Jérusalem et bien d'autres... Avant de rejoindre cette année le Chemin du Levant que j'avais abandonné en 2008 à Las Pedroñeras, suite à un temps épouvantable qui a duré une dizaine de jours, Yvette était venue me voir au Gîte de Baziège près de Toulouse, où j'étais hospitalier pour accueillir les pèlerins du Chemin d'Arles, pour me demander des renseignements sur le début du Chemin du Levant que j'avais commencé en 2008. Elle est partie quelques jours avant moi de Valencia et m'a rattrapé en une dizaine de jours ! Faut dire que l'ami Gilbert est un petit marcheur à côté de l'amie Yvette. Elle fait des étapes d'une quarantaine de kilomètres par jour, pendant que j'en fais qu'une petite vingtaine... De plus, elle écrit des ouvrages sur Compostelle qu'elle fait paraître et elle est très connue dans le Sud-Ouest... 

  Après s'être rencontrés dans ce coin désertique, c'est d'ailleurs assez étonnant, on se dit que le Monde est petit, on fait un bout de chemin ensemble, mais vu la cadence de notre amie Yvette, je préfère lui dire tout de suite que je ne peux pas la suivre et qu'on se retrouve pour le repas de midi sur la Plaza Mayor d'Almonacid de Toledo...   Yvette accepte volontiers, car je freine son allure et elle n'a pas son rythme habituel. Je la vois donc partir comme une balle et le temps de prendre deux ou trois photos, elle a disparu derrière la colline... Vers Midi, j'arrive tranquillement sous mon grand parapluie sur la jolie petite Place d'Almonacid de Toledo, et bien sûr, je retrouve notre amie bien installée sur un banc en pierre, mais en plein soleil... Alors, Indiana Jones installe son grand parasol pour manger à l'ombre, sous l'oeil amusé d'Yvette. Pendant notre repas, je lui explique mon intention de finir l'étape d'une autre façon, étant venu passé une semaine de vacances avec mon épouse il y a quelques années à Madrid, nous sommes venus passer 2 jours à Tolède. C'est là que du haut de cette merveilleuse Cité dorée, j'avais remarqué une jolie colline à l'Est de la ville où on devrait avoir une vue superbe sur la Cité. Donc, cette année, avant de partir finir ce Chemin du Levant, j'ai projeté de rejoindre cet endroit et d'y passer la nuit à la belle étoile... 

  On passe une agréable petite heure ensemble, en général les espagnols sont très corrects et on est pas importunés par personne, c'est ce que j'apprécie beaucoup au coeur de l'Espagne profonde, on finit notre petit repas, on se fait la bise et chacun part de son côté, Yvette va suivre le Chemin normal qui part à l'Ouest, passe à Burguillos de Toledo et Cobisa et moi je file au Nord-Ouest à Nambroca,   car j'ai vu sur le plan de l'étape sur le Guide de Gérard du Camino    ( Gérard Rousse ), qu'il y a une belle Nationale qui monte tout droit sur l'Est de Tolède, pour vérifier si on peut l'emprunter à pied sans danger, auquel cas, si ce n'était pas possible, je pouvais de Nambroca rejoindre le Chemin non loin de là. Effectivement, après être passé au centre-ville, je me dirige vers le Nord et je vois à la sortie cette Nationale et une pancarte indiquant Tolède à 9 kilomètres seulement... le parcours normal devait faire une quinzaine de kilomètres par Cobusa, j'étais donc gagnant de 6 à 7 kms... c'était toujours ça de gagné mais c'était sans compter sur la suite de mon aventure... 

  Je décide donc sur place de finir mon étape sur cette Nationale, une grande bande blanche de 20 cm sépare la route d'une partie goudronnée d'un mètre trente et une partie gazonnée d'herbe rase.  Au départ pas de problème, il y a très peu de circulation et quand un véhicule arrive,  je marche le plus possible sur l'herbe, je fais donc 5 kilomètres très rapidement, quand en arrivant vers un embranchement, je tombe sur un complexe de Nationales et Autoroutes, il me reste 4 kms à faire, et aucune possibilité de passer en rase campagne, tout est clôturé... Je ne sais plus quoi faire et crains fort d'avoir à faire demi-tour sur Nambroca, quand, de l'autre côté de la Nationale, je vois une voie rapide qui passe sous l' Autoroute et où c'est marqué : Tolède 4 kms ! Je tente le coup, toujours la bande blanche, puis ça se complique très vite, il y a une glissière métallique où je suis obligé de passer derrière et un haut grillage de 2 m de haut, j'ai environ 1.50 m pour marcher dans de l'herbe non fauchée... et par endroits, au-dessus de canalisations d'évacuation d'eau, j'ai à peine 80 cm pour passer, mon sac de couchage sous mon sac à dos s'accroche un peu... c'est la galère... de plus, il y a une circulation d'enfer, je sens des grands souffles d'air à chaque camion ou Bus... puis après 1 bon kilomètre, le haut grillage s'écarte un peu, de 2 à 3 m de large cette fois ouf ! et 2 kms avant Tolède j'aperçois à une centaine de mètres, une petite passerelle passant au-dessus de la voie rapide,où je vois circuler des cyclistes et des promeneurs à pied... j'avance avec un fol espoir, espérant une possibilité de grimper au-dessus. Par chance, au pied de la passerelle, le grillage s'arrête à 2 m du béton et après une ascension assez rapide, me voilà enfin sorti de cette drôle d'aventure et me retrouve sur un beau chemin, en direction d'une jolie pinède et de Tolède, je l'espère... et promis juré, je ne recommencerai plus ce genre d'aventure... tu penses ! 

  Je file sur ce beau chemin heureux et soulagé, je rencontre une femme seule avec un gros chien, d'une trentaine d'années, qui surprise de me voir là avec mon sac à dos et mon parapluie, me fait un beau sourire... puis je rencontre 3 jeunes filles heureuses de vivre et quelques cyclistes qui me disent " buen camino a!migo ! "et brusquement après 600 m de marche, je me trouve face à la belle Tolède, exactement où je voulais arriver ! Enfin la récompense et oublié la mésaventure, je m'assieds sur un banc installé là, bois un bon coup, tout en mangeant un carré de chocolat, la vision au soleil couchant est magnifique... j'allume une petit cigarette qui finit de me détendre, mange ma maigre pitance du soir et j'attends jusqu'à 21h30 le départ de tous les promeneurs, j'ai repéré derrière moi dans la pinède, des petits buissons où je pourrai bivouaquer derrière au clair de lune cette nuit... Mon rêve s'est réalisé, ma première nuit à la belle étoile et ce soir-là ce beau clair de lune, c'est magique! je m'endors comme une souche en admirant la voie lactée... 

Pour finir cette petite anecdote de mes chemins, bien sûr, je ne vous conseille pas de faire ce parcours qui est quand même hasardeux et dangereux, mais si l'envie vous prend d'arriver aussi à l'Est de Tolède, allez jusqu'à Burgillos de Toledo où vous vous renseignez , soit en Mairie, soit dans un Bar ou ailleurs, il y a une petite route départementale qui arrive pratiquement au même endroit et qui part au Nord-est de Burgillos, à moins qu'elle ait disparue depuis la construction de tous ces complexes auto-routiers... Méfiez-vous il y a une autre petite route à cet endroit, à droite, qui part vraiment direction du Nord, ne pas la prendre, elle vous mènera sur la voie rapide...

Ami Gilbert d'Ahuy.

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1) Dans la sierra vers Cerro del Castillo -- 2 ) L'amie Yvette Terrien sous la fournaise... -- 3) Yvette s'en va avec son incroyable foulée, le temps de prendre quelques photos, elle disparaît derrière la colline... -- 4) Le Castillo en ruines d'Almonacid -- 5) Un petit parterre de pavots roses en pleine nature ! -- 6) un joli jardin fleuri naturel de fleurs blanches et jaunes et des coquelicots... Yvette fonce vers Almonacid... 7) La petite église d'Almonacid de Toledo --- 8) Jolie fontaine sur la Plaza Mayor, dommage " Agua no potable "...tant pis on boira une caña de cerveza ! --- 9) L'amigo Gilberto sous son parasol, et je peux vous dire que je l'ai apprécié... au moins 40° à l'ombre! à 14h40 affiché sur la 10) Mairie ou Atuyamiento d'Amonacid juste en face de nous...

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                                                                               La révélation de Tolède,

1) Avant de partir pour ma nouvelle Aventure, --- Tout en révisant mes règles pour que cela dure, --- J'ai fait un beau rêve, en ai parlé à mes proches, --- Et cette formidable envie au fond de mes poches...

2) Dormir à la belle étoile en face de Tolède, --- En souhaitant qu'un temps clément me vienne en aide, --- Après trois jours d'un temps maussade et incertain, --- La Nature m'a comprise en me tendant la main.

3) Ce gentil soleil a chassé tous ces nuages, --- La chaleur revenant, étaient de beaux présages; --- Ce très beau songe allait-il enfin m'arriver ? --- Sur ces Chemins, il ne me restait qu'à marcher...

4) Dans ces belles sierras de la Mancha je rêvais, --- L'espoir se mit à grandir plus je m'avançais, --- Je me pris pour Don Quichotte contre les moulins, --- Cheminant heureux et serein sur ces Chemins...

5) En arrivant près de la grande Cité dorée, --- Face à Tolède, je plantais là ma belle épée, -- Mon beau rêve allait enfin se réaliser, -- Dormir à la belle étoile...se concrétiser!

6) Et c'est là, cette douce nuit, que j'ai compris, --- En admirant la Voie lactée, j'ai bien souris, --- N'étais plus pèlerin, mais cheminant bohème, --- Être libre de moi-même et faire tout ce que j'aime...

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Imaginé face à Tolède et écrit à Ahuy le 15 Juin 2009

Ami Gilbert d'Ahuy.

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1) "Je me pris pour Don Quichotte contre les moulins à Tembleque" -- 2) C'est là que j'ai pris cette drôle de décision... -- 3) Au début de la voie rapide, ça me paraissait faisable... pas encore la glissière, ni le grillage... 4) Enfin la récompense la belle Cité de Tolède en fin d'après-midi... 5) Le joli banc où j'ai passé presque 3 heures... derrière on aperçoit les buissons dans la jolie pinède. -- 6) 21h, je commence d'installer mon bivouac pour la nuit -- 7) à 10) Coucher de soleil sur cette superbe ville, la nuit arrive... -- 11) La Gare de Tolède au petit matin -- 12) Lever de soleil sur la Cité -- 13) L'Alcàzar aux premiers rayons dorés de l'aurore... -- 14) une des multiples portes mozarabe de la Cité.

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13 juin 2012

8) -- Petits rappels pour éviter les galères sur les Grands Chemins...

   J'ai reçu plusieurs messages provenant d'amis des Chemins de Compostelle au sujet des pèlerins... Il va s'en dire qu'ils ne sont pas gâtés en ce moment sur les Chemins, vu le temps pourri que nous avons depuis début Avril, aussi bien en France, qu'en Espagne et une bonne partie de l'Europe... Pluie, grêle, neige, vent, froid, chemins défoncés et très glissants, j'en passe et des meilleurs... Les voyages à pied sur les grands Chemins, Compostelle, Rome, Jérusalem ... sont parfois de sacrées Aventures ! et de nombreux pèlerins ou cheminants vivent de drôles de galères durant leur voyage... ampoules, tendinites ( Pieds, genoux ), entorses de la cheville ou du genou, foulures, petites fractures des métatarses ou des phalanges, douleurs musculaires, douleurs dorsales, douleurs au talon ou calcaneus ou cuboid, crampes, rhumes, maux de gorge, crèves, courantes ( turistas ), fièvres, insolations, fractures des os du pied ( aponévrosite plantaire ou l'épine de Lenoir - épine calcanéenne ), froissement des astragales.......   La liste est longue et j'en oublie certainement ! C'est parfois le prix à payer pour vivre de grandes Aventures...

   Au début de mon petit blog j'ai écrit plusieurs textes pour vous donner quelques petits tuyaux que j'ai glanés ça et là, tout au long de mes pérégrinations, auprès d'adorables amis pèlerins rencontrés sur mes chemins...  et aussi un peu par des expériences personnelles, on découvre ainsi chaque jour des petits trucs qui vous évitent bien des ennuis... Peut-être avez-vous lu ces textes très rapidement, sans rien noter, alors aujourd'hui je propose de vous rappeler brièvement plusieurs règles et petits trucs pour éviter de nombreuses galères sur les grands Chemins... :

   Premièrement, même si vous êtes un grand marcheur, marathonien ou autre et que vous randonnez régulièrement, n'oubliez-pas de vous entraîner sérieusement au moins 2 mois avant de partir pour un grand voyage à pied, non pas de quelques jours, mais pendant certainement pour plusieurs semaines de marche ininterrompue... Nous sommes de merveilleuses petites machines qui marchent avec de la nourriture, de l'eau et surtout de l'oxygène, notre plus grand carburant, capables de faire des exploits, des millions de petits pas pendant plus d'un mois, voir plusieurs pour certains qui viennent du bout de l'Europe et ceux qui vont à Jérusalem... mais des machines qui peuvent être très fragiles parfois, même chez les plus résistants, c'est sur ces Chemins qu'on apprend vite l'humilité... surtout si on ne respecte pas certaines règles corporelles, d'hygiène, de nourriture, de boissons, de façon de marcher, de longueurs d'étapes, privilégiez des étapes plus courtes la première semaine, allongez votre voyage de quelques jours s'il le faut, vous aurez le loisir de les augmenter plus tard lorsque vous serez en pleine forme. Entraînez-vous avant de partir avec votre sac-à-dos plein, avec exactement tout ce que vous aurez à transporter pendant des semaines, y compris la nourriture et l'eau, et profitez-en si vous marchez dans un groupe, de faire régler votre sac, c'est plus facile quand des amis marchent derrière vous et voient mieux le réglage à faire...

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  Bien entendu il vaut mieux être bien chaussé et ne pas hésiter à mettre le prix pour une bonne paire de chaussures, pour ma part, j'ai suivi les conseils de l'ami Gérard du Camino ( Gérard Rousse ), qui dans son premier Guide du Camino de Levante préconisait des LOWA Goretex, je les porte depuis 3 ans, elles sont à la fois légères ( 1200g ), très confortables, de vrais chaussons, très robustes et anti-dérapantes, même sur des chemins mouillés et dans des descentes très pentues. On a les pieds au sec, à condition qu'il n'y ait pas 10 cm d'eau sur les chemins et de bien serrer les lacets par temps de pluie... d'autre part, j'emmène toujours des guêtres toilées ( 200g les 2 ), qui montent jusque sous les genoux, en mettant bien le crochet avant sur le lacet, cela protège un max les chaussures ainsi que le bas des pantalons, qui peuvent se tacher parfois avec certaines boues. Ne pas oublier de les imperméabiliser, tout comme les chaussures régulièrement ( il m'est arrivé souvent de partager les frais d'achat d'une bombe avec d'autres pèlerins, pour en éviter le transport ). Il ne faut pas oublier que les ampoules sont souvent dues à l'humidité, ainsi qu'à des mauvaises chaussures, et à une mauvaise position du corps lors de la marche... En principe, j'emmène qu'un change de mes vêtements dans mon sac, sauf pour les chaussettes, j'en ai toujours 2 paires dans mon sac, en sachant qu'une paire ne pèse que 75g, et que je change souvent lors de mes pauses, souvent dans un Bar ou sous un abri par temps de pluie, même quand il fait très chaud et qu'on transpire beaucoup..Enfin, sans vouloir convaincre personne, mon grand parapluie de golf ( à la fois très léger et très robuste ), protège largement mieux qu'une cape qui fait gouttière sur vos pantalons et dans vos chaussures....

   Bien sûr, plus vous partirez très tôt le matin, à la madrugada (se dit madrougada ) comme disent les espagnols, plus vous aurez du temps pour faire tranquillement votre étape, sans avoir à courir après le temps, et moins vous aurez de problèmes de santé ( ampoules, crampes, fatigues, tendinites etc ... ). Faire régulièrement des pauses pour vous restaurer et boire sans marcher, la digestion n'en sera que meilleure, on est pas sur les chemins de Compostelle pour faire de la compétition...

   Apprenez à marcher le plus droit possible, en évitant de pencher en avant et de faire des grands pas, et en tapant du talon ou sur la pointe des pieds, car tout votre corps bascule de gauche à droite et fait des torsions du bout de vos pieds jusqu'en haut de votre colonne vertébrale, donc ampoules, tendinites, crampes, mal de dos etc... en faisant des allonges moins longues, le sac bien serré contre vous, je sais, c'est très difficile de changer sa démarche, j'ai mis 3 ans pour y arriver, car plus on est penché en avant, plus on comprime les poumons et plus on fatigue... Personnellement quand le chemin est plat et que j'en ai pas besoin, je glisse à la fois mon bâton de marche qui se rétracte et mon parapluie dans les anses de mon sac à dos, au-dessus de la poitrine, et je mets mes bras dessus, c'est excellent pour la circulation du sang dans les mains et ça vous oblige à marcher très droit, c'est d'ailleurs comme cela que j'ai appris à marcher de cette façon...

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   N'oubliez-pas de respirer régulièrement très fortement, l'oxygène étant notre meilleur carburant, à la façon des plongeurs apnéistes, surtout si pendant votre étape vous ressentez de la fatigue ou des douleurs musculaires, en vidant à fond vos poumons, puis en faisant de fortes inspirations jusqu'à ne plus pouvoir... dix fois en pinçant une narine, et dix fois avec l'autre... c'est aussi paraît-il un excellent remède contre les maux de  tête, plus vous respirerez de l'oxygène, moins vous aurez mal à la tête et moins de médicaments à prendre ( qui deviennent nocifs, si on en prend de trop et peuvent provoquer de nombreuses migraines ).  Ne soyez-pas inquiets, sur le coup, cela risque de tourner un peu quelques instants, c'est tout à fait normal, c'est dû à l'excès d'oxygène, j'ai côtoyé un sympathique couple espagnol durant une semaine sur le Chemin des français en 2003, la señora, Mercedes dite Mercé, m'a raconté que lorsqu'elle était petite, sa mère réveillait tout son petit monde tous les matins, en ouvrant à fond les fenêtres, demandait à ses frères et soeurs de s'asseoir sur le bord du lit, de se pincer une narine et de respirer dix fois en expirant à fond, puis même opération avec l'autre narine...après cela, toute la petite maisonnée était en pleine forme et personne ne s'est jamais plaint de maux de têtes chez-eux... je l'ai expérimenté et je peux vous dire que le jour où je ne le fais pas, je ne suis pas en forme !!! En vous tenant le plus droit possible afin de décomprimer vos poumons, personnellement j'ai toujours fait cela en mettant mon parapluie et mon bâton dans les anses au-dessus de ma poitrine, ça aide beaucoup, vous verrez c'est très efficace, la fatigue et les douleurs vont disparaître très rapidement. Bien entendu, pensez de boire beaucoup d'eau tout en mangeant deux ou trois carrés de chocolat noir ( au moins 70% ) dans ces moments-là...

  N'oubliez-pas non plus avant votre Départ, pour éviter d'être piqué et empoisonné durant votre grand voyage par différents insectes, de passer un coup de spray sur tous vos vêtements, sac de couchage, chaussures, sac à dos,  chapeau ou foulard etc... à faire dehors si possible, un jour où il n'y a pas de vent, en laissant tout cela prendre un peu l'air, car ça ne sent pas très bon, seul inconvénient. En utilisant Insect Ecran spray 200 ml pour les tiques et les aoûtats et Insect Ecran spray vêtements répulsifs pour les moucherons, moustiques, guêpes, poux, puces, et surtout les punaises qui pullulent de plus en plus dans certains Gîtes et Auberges gratuites. Bien sûr il vaut mieux faire les deux en même temps, croyez-moi c'est très efficace, je viens encore dernièrement de l'expérimenter lors de petites randos au fond des bois très touffus, fréquentés par des sangliers et des cerfs... 

  Insect Ecran vient de sortir un nouveau produit dans un spray ( 130g plein ), c'est un répulsif peau Adultes, s'utilise à partir de 12 ans: Insect écran Zones infestées, efficace contre toutes espèces de moustiques, il repousse aussi les Tiques, les Aoûtats, les puces et les punaises... s'applique sur la peau et a une odeur assez agréable...

    Pour la préparation du sac à dos, retournez au N° 5 de mes articles, et pour la nourriture, revoir le N° 6, évitez au maximum la charcuterie et les vins, qui ne font pas bon ménage avec les muscles, vous éviterez ainsi les crampes, vous aurez bien le temps d'en consommer à votre retour chez vous, personnellement je l'ai appris à mes dépens et j'ai vu assez de pèlerins s'en plaindre lors de mes voyages et quand j'ai été hospitalier dans les Gîtes de Baziège et de Revel dans le Lauraguais, près de Toulouse et sur le Chemin d'Arles. Mieux vaut se nourrir autrement lorsqu'on fait de grandes marches aussi longtemps, par exemple, consommez énormément des légumes, fruits, pâtes, riz, sardines, maquereaux, thon, oeufs durs, fruits secs, noix, noisettes etc... c'est bourré de vitamines et de sels minéraux. Et en boisson, la bière et le coca sont très énergétique et pour ceux qui le digèrent, buvez souvent du lait. Pour l'eau, j'ai toujours préféré acheter de l'eau minérale, quand c'était possible, et suite à un petit truc que m'a donné un jeune hollandais, j'ai toujours ajouté un demi-coca dans chacune de mes bouteilles, c'est à la fois plus agréable à boire et c'est un apport assez énergétique qui évite la fatigue...

    Pour finir, pour vous éclairer la nuit ou au petit matin, beaucoup de marcheurs et pèlerins connaissent, mais pour ceux ou celles qui n'ont pas connaissance, il existe une petite lampe de poche à la fois petite et très légère ( 70g ) et surtout sans piles, se recharge avec une petite manivelle, qu'on trouve dans des grands Magasins de sport comme Décathlon par exemple :" Intertronic Dynamo." Personnellement je trouve qu'elle est géniale, elle éclaire très bien et surtout tient longtemps la charge...

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  1) Le Puy-en-Velay ( 2001 ) --  2) Conques ( 2001 ) -- 3) Toulouse Chemin d'Arles ( 2004 ) -- 4) St-Jean-Pied-de-Port ( 2002 ) -- 5) Roncevaux ( 2003 ) -- 6) Col du Somport ( 2005 ) -- 7) Le Pont de Merida Chemin de La Plata ( 2006 ) -- 8) La Cathédrale de Salamanque ( 2006 ) -- 9) Moulin de Tembleque Chemin du Levant et 10) Tolède en 2008 et 2009 -- 11) Ussel Chemin de Stévenson ( 2009 ) -- 12) Au-dessus de l'Océan Chemin du Nord ( 2007 ) -- 13) Devant la Cathédrale de Santiago ( 2003 ) -- 14) Cabo de Fisterra, ultime étape en 2003.

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                                                         Sur le Chemin de Stévenson,

1) Parti en Auvergne des couleurs plein ma tête, --- La coquille au chapeau, j'allais le coeur en fête, --- À la recherche de toutes les teintes de ma palette, --- Très fort déçu, je n'ai eu qu'une triste couleur Blette...

2) Du vieux Rose pâle blafard, quand arrive l'Aube naissante, --- N'ai eu que Gris Décembre à l'Aurore frétillante, --- Du beau Jaune Orangé, au lever du Soleil, --- Dans la brume matinale, qu'une triste teinte Brun Miel...

3) D'un Vert anglais, sur de longs chemins de campagne, --- Au Brun Van Dyck, en arrivant sur la Montagne; --- Pour mes bivouacs dans de très longues nuits Noires d'Ivoire, --- J'espérais ciels étoilés, je voulais y croire...

4) Mais où sont passés mes très beaux cieux Bleus Azur? --- Le Soleil royal d'un Blanc de neige le plus pur, --- Du Bleu Marine au Bleu Pastel et électrique, --- Que l'on voit très souvent dans les Déserts d'Afrique...

5) Mais où sont mes couchants Rouges Pourpres, belle parure, --- Viennent colorer de ses beautés toute cette verdure, --- Dans ces brouillards Gris Pâles, font un vilain ciel sombre, --- De ma triste déception, on ne voit plus que l'ombre.

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Pensé sur le beau Chemin de Stévenson et écrit à Ahuy le 12 Octobre 2009

Ami Gilbert d'Ahuy.

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